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Sacsayhuaman : des zig-zags et des légendes

Situé à 15 minutes de marche de Cuzco (en descendant, pas en montant (en fait, on sait pas, parce qu’on n’a pas essayé en montant)), Sacsayhuaman, construite par notre copain Pachacutec, servait, vraisemblablement, vue sa position stratégique, de forteresse militaire (selon certains, parce que selon d’autres, ce serait un lieu de culte). C’est d’ailleurs sous ses monumentales murailles en zig-zag, que se joua l’une des plus célèbres batailles inca VS espagnols. Je vous raconte?

Allez, ok : Si vous avez lu le super article de Kim  » les incas pour les nuls« , vous savez qu’un Inca fantoche, mis en place par les colons, du nom de Manco Capac II, se souleva contre le pouvoir ibérique. Bon, et bien, lui et ses rebelles s’emparèrent de Sacsayhuaman et s’y retranchèrent.

Lors de l’assaut final et victorieux des espagnols (et oui, les espagnols ont gagné, ça se saurait si les incas avaient réussi à reprendre Cuzco!) , une légende (que les guides se délectent à te raconter pendant que tu en chies à grimper les marches à 3700m d’altitude) relate qu’un capitaine inca, acculé dans sa tour, préférant que d’être capturé par l’ennemi, se jeta dans le vide en prononçant ces mots : « les rapaces seront satisfaits » , en référence aux vautours qui déjà se repaissaient des cadavres des victimes… et bientôt du sien…

TOUT ÇA POUR DIRE que se serait la traduction quechua du nom de « Sacsayhuaman » (mais ici encore, les avis divergent).

Sinon, Manco Capac II, lui, a fuit jusqu’à Ollantaytambo (encore un nom fastoche à retenir), siège d’une autre bataille importante.
Par la suite, les espagnols prirent soin de se servir du site comme carrière pour construire leurs édifices… On imagine la démesure de Sacsayhuaman à son apogée !
Évidemment, toute la visite fut extrêmement instructive grâce aux détails et aux anecdotes que nous distillait notre guide (étudiant en anthropologie) Angel.

Comme par exemple, l’histoire d’un souterrain qui relierait le site à l’équateur, rempli de trésors, dans lequel se seraient perdus d’avides conquistadors. Mais nous n’avons pu nous empêcher de constater que les vérités assénées par un guide dans un lieu, sont autant de contradictions avec la version d’un autre guide ailleurs… Nous en reparlerons…

Pisac : un mini Machu !

Si l’on ne dispose que de peu de temps dans la vallée sacrée, le site de Pisac est celui que l’on doit visiter. En plus de l’avantage d’avoir un nom facilement prononçable, c’est une excursion magnifique et complète, dans le sens où l’on peut profiter du plus beau marché artisanal du continent , sur la place du village actuel (à venir dans un prochain article), et visiter des ruines incas des plus intéressantes, surplombant le bourg, tout en jouissant d’un panorama époustouflant.
Les vestiges du site de Pisac sont donc perchés sur une crête vertigineuse, et divisés en quatre secteurs :

  •  Kinchiracay, ancien bastion fortifié, servant sans doute de refuge à la population lors d’invasions
  •  Q’Allaqasa, citadelle militaire construite sur un éperon rocheux d’où l’on domine la vallée
  •  Pisaqa, quartier résidentiel réservé à la noblesse
  •  Secteur religieux de l’Intihuasa, constitué de bâtiments dont les pierres sont admirablement taillées et ajustées et comprenant le temple du soleil et un superbe réseau de canalisations

A noter que durant la balade, on peut admirer les plus impressionnantes cultures en terrasses incas du pays (encore utilisées aujourd’hui), et qu’on traverse un tunnel obscur d’une longueur de 8 m, propice aux blagues relous de Alain, qui te ferait sursauter, déraper et dévaler la falaise, laissant ainsi le monde orphelin de ton exquise personne ;-D.

A Tipon, ça coule sec…

Tipon est injustement boudé par les touristes. A une vingtaine de kilomètres de Cuzco, un accès par une route défoncée (merci le 4×4), peu de communication à propos du site, à peine quelques lignes dans les guides… ça s’explique!

En revanche, il fait partie des visites comprises dans le billet touristique à 10 000 $ (façon de parler) et comme on voulait l’amortir ce 3%µ## de billet, on y est allé sans trop de conviction… Et pourtant! C’est un site d’un intérêt indéniable, et en plus, c’est tranquille, vu que personne n’y vient!
Voici des terrasses incas incroyablement préservées, certainement un lieu d’expérimentations agronomiques et un gigantesque grenier pour toute la vallée sacrée. La vraie curiosité de la visite, un système élaboré de canalisations, guidant l’eau depuis les montagnes avoisinantes jusqu’aux plateformes, afin de les irriguer. C’est vraiment captivant d’observer le réseau d’aqueducs, en rigoles, ou souterrain, ou la fontaine centrale avec une arrivée unique d’eau qui se décompose en 2, puis 4 sorties. Le tout, sous le regard attendri des lamas que les organisateurs ont gentiment placés là pour agrémenter nos photos. Merci à eux.

Le nombril du monde

Ah! Cuzco! Cuzco! Cuzco! Quelle splendide cité! Si vous vous avez lu le précédent article de Kim, vous savez que le « nombril du monde » (signification de « Cuzco ») a été fondée d’un jet de bâton de 300 km (le jet, pas le bâton!) par Manco capac sorti des eaux du lac Titikaka.

Mais c’est au légendaire Inca Pachacutec que l’on doit les plus imposants vestiges dont on peut encore profiter aujourd’hui. En particulier, le magnifique temple de Qoricancha (« temple d’or » en quechua), situé en plein coeur de la capitale inca. Bien entendu, il n’est plus exactement comme à l’époque, nos chers colons espagnols ayant pris soin de raser l’édifice en ne gardant que les soubassements (comme ils ont fait pour l’ensemble des bâtiments de la ville) , afin de construire le couvent Santo Domingo par-dessus.

Mais comme chez les incas (les quechuas) rien ne bouge, à chaque tremblement de terre, toutes les constructions coloniales s’effondrent alors que les murs colossaux des natifs restent debout.

Avant (quand c’était mieux), les murs de Qoricancha étaient entièrement recouverts de feuilles d’or et d’argent. La rançon d’Atahualpa et l’avarice des soldats espagnols eurent raison de cette lumineuse tapisserie.

Malgré tout, la visite du site, accompagnée d’un guide passionnant et passionné, redonne un sens aux vieilles pierres.

Quatre jours à Cuzco, c’est insuffisant. Même en sillonnant ruelles et musées toute la journée, nous n’avons pas pu tout explorer, mais tout de même, avons-nous eu le temps de nous imprégner de l’ambiance, et en particulier du tranquille quartier de San Blas, sur les hauteurs, où notre hôtel était situé. Une base confortable, pour profiter, non seulement de la ville, mais également des alentours merveilleux de la vallée sacrée… Pisac, Ollataytambo, sans oublier, évidemment, le mythique Machu Picchu… à suivre prochainement !