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Les cônes à Sillustani

Pendant la visite de Pauline, entre deux missions « cucarachitas » pour contrer l’invasion extraterrastriste (pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, je leur conseille vivement d’aller voir là), nous nous sommes tout de même cultivées en visitant des vestiges historiques, faut pas croire!

Dans la région du lac Titikaka, à une trentaine de kilomètres de Puno, un sublime site funéraire domine le petit lac Umayo. Il s’agit du site de Sillustani.
Le complexe comprend des tombes, aussi appelées « Chullpas », datant de plusieurs civilisations s’étant succédées dans la région : les tiwanakus, les collas et enfin les incas. Ces tombes sont en fait des tours funéraires, ayant la forme de cônes inversés dont la plus grande mesure 12 mètres de haut. De l’extérieur, on admire les blocs parfaitement polis et ajustés. A l’intérieur de ces énormes cylindres, une autre structure de pierres protégeant les dépouilles en position foetale de familles nobles.
Comme ces ruines se trouvent sur une presqu’île, on profite d’une vue splendide à quasiment 360°sur le lac, avec une luminosité fantastique l’après-midi… Le problème bien sûr, c’est que c’est l’horaire que choisissent les groupes de touristes pour visiter les lieux… C’était donc un peu blindé! On a quand-même eu la chance de tomber sur un super guide (prénommé Tito-Castro, ça ne s’invente pas!), attirant notre attention sur plein de petits détails, comme par exemple, les bovins broutant les pattes dans l’eau sur les berges du lac, appelés par les locaux les « vaches flottantes »!
Quelle poésie.

Cañon del Colca, fin du road-trip

Pour ne pas changer de notre habitude d’heureux pilotes de 4×4, c’est en dehors des sentiers battus que nous prendrons le chemin du retour à Arequipa. Nous passons par le canyon du Colca en empruntant les routes secondaires, ou plutôt pistes de terre, qui nous permettent de mieux profiter des paysages sauvages qu’offrent les hauts plateaux andins recouverts d’une fine couche de neige fraîchement tombée.

Hormis un pont arraché par les pluies diluviennes nous obligeant un détour par un barrage tout proche, et quelques interrogations quant à l’itinéraire à suivre, nous arrivons sans mal à Chivay, village d’entrée du canyon (ceux qui suivent et qui ont bonne mémoire savent déjà tout grâce à ce très bon article).
Les nuits étant toujours aussi fraîches dans le coin, un passage au marché artisanal nous verra racheter des chaussettes en Alpaga, c’en est presque devenue une habitude…
Après le petit-déj au grand air devant le marché, presque habituel lui aussi, nous partons en découverte des méandres du rio Colca par la piste passant par les petits villages, découvrons qu’ils ont installé un péage et en ont profité pour doubler le prix d’entrée. Un « non merci » et un demi-tour plus tard, nous faisons halte auprès d’une vendeuse d’artisanat sur le bord du chemin, observons les derniers vols de condors de la matinée, et comme nous sommes très urbains, nous ramenons la jeune femme à son village.
Du coup, nous n’aurons pas vu les coins les plus encaissés qui donnent au canyon son air de canyon, mais qu’importe, on aura quand-même aperçu des condors !
On passe faire trempette aux fameux bains thermaux de la Calera – tiens, tiens, là aussi ils ont augmenté les prix – et la température aussi pourrait-on croire, difficilement tenable…
Cette halte verra la fin de notre périple, mais aussi la presque fin de séjour de nos invitées. Une dernière soirée à Arequipa sera l’occasion d’un bon gueuleton à la Chi-Cha, le restaurant gourmet de Gaston Acurio, dont on ne se lassera jamais…

Sacrée vallée !

On fait une pause dans les photos de ruines et de vieilles pierres, mais on sait que vous aimez beaucoup les leçons d’histoire, donc on y reviendra vite !

Voici un pêle-mêle de tout ce que nous avons vu dans les environs de Cusco et la vallée sacrée, vous y trouverez entre autre :

  • le marché artisanal de Pisac et ses élevages de cuy dans des petits châteaux
  • un refuge pour animaux et ses condors majestueux
  • le marché artisanal de Chinchero haut en couleurs
  • les bassins salins en terrasses de Maras
  • des taureaux sur les toits des maisons !
  • les bains d’eau chaude de Sicuani

et plein d’autres petites choses…

Sacsayhuaman : des zig-zags et des légendes

Situé à 15 minutes de marche de Cuzco (en descendant, pas en montant (en fait, on sait pas, parce qu’on n’a pas essayé en montant)), Sacsayhuaman, construite par notre copain Pachacutec, servait, vraisemblablement, vue sa position stratégique, de forteresse militaire (selon certains, parce que selon d’autres, ce serait un lieu de culte). C’est d’ailleurs sous ses monumentales murailles en zig-zag, que se joua l’une des plus célèbres batailles inca VS espagnols. Je vous raconte?

Allez, ok : Si vous avez lu le super article de Kim  » les incas pour les nuls« , vous savez qu’un Inca fantoche, mis en place par les colons, du nom de Manco Capac II, se souleva contre le pouvoir ibérique. Bon, et bien, lui et ses rebelles s’emparèrent de Sacsayhuaman et s’y retranchèrent.

Lors de l’assaut final et victorieux des espagnols (et oui, les espagnols ont gagné, ça se saurait si les incas avaient réussi à reprendre Cuzco!) , une légende (que les guides se délectent à te raconter pendant que tu en chies à grimper les marches à 3700m d’altitude) relate qu’un capitaine inca, acculé dans sa tour, préférant que d’être capturé par l’ennemi, se jeta dans le vide en prononçant ces mots : « les rapaces seront satisfaits » , en référence aux vautours qui déjà se repaissaient des cadavres des victimes… et bientôt du sien…

TOUT ÇA POUR DIRE que se serait la traduction quechua du nom de « Sacsayhuaman » (mais ici encore, les avis divergent).

Sinon, Manco Capac II, lui, a fuit jusqu’à Ollantaytambo (encore un nom fastoche à retenir), siège d’une autre bataille importante.
Par la suite, les espagnols prirent soin de se servir du site comme carrière pour construire leurs édifices… On imagine la démesure de Sacsayhuaman à son apogée !
Évidemment, toute la visite fut extrêmement instructive grâce aux détails et aux anecdotes que nous distillait notre guide (étudiant en anthropologie) Angel.

Comme par exemple, l’histoire d’un souterrain qui relierait le site à l’équateur, rempli de trésors, dans lequel se seraient perdus d’avides conquistadors. Mais nous n’avons pu nous empêcher de constater que les vérités assénées par un guide dans un lieu, sont autant de contradictions avec la version d’un autre guide ailleurs… Nous en reparlerons…

Pisac : un mini Machu !

Si l’on ne dispose que de peu de temps dans la vallée sacrée, le site de Pisac est celui que l’on doit visiter. En plus de l’avantage d’avoir un nom facilement prononçable, c’est une excursion magnifique et complète, dans le sens où l’on peut profiter du plus beau marché artisanal du continent , sur la place du village actuel (à venir dans un prochain article), et visiter des ruines incas des plus intéressantes, surplombant le bourg, tout en jouissant d’un panorama époustouflant.
Les vestiges du site de Pisac sont donc perchés sur une crête vertigineuse, et divisés en quatre secteurs :

  •  Kinchiracay, ancien bastion fortifié, servant sans doute de refuge à la population lors d’invasions
  •  Q’Allaqasa, citadelle militaire construite sur un éperon rocheux d’où l’on domine la vallée
  •  Pisaqa, quartier résidentiel réservé à la noblesse
  •  Secteur religieux de l’Intihuasa, constitué de bâtiments dont les pierres sont admirablement taillées et ajustées et comprenant le temple du soleil et un superbe réseau de canalisations

A noter que durant la balade, on peut admirer les plus impressionnantes cultures en terrasses incas du pays (encore utilisées aujourd’hui), et qu’on traverse un tunnel obscur d’une longueur de 8 m, propice aux blagues relous de Alain, qui te ferait sursauter, déraper et dévaler la falaise, laissant ainsi le monde orphelin de ton exquise personne ;-D.