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A Tipon, ça coule sec…

Tipon est injustement boudé par les touristes. A une vingtaine de kilomètres de Cuzco, un accès par une route défoncée (merci le 4×4), peu de communication à propos du site, à peine quelques lignes dans les guides… ça s’explique!

En revanche, il fait partie des visites comprises dans le billet touristique à 10 000 $ (façon de parler) et comme on voulait l’amortir ce 3%µ## de billet, on y est allé sans trop de conviction… Et pourtant! C’est un site d’un intérêt indéniable, et en plus, c’est tranquille, vu que personne n’y vient!
Voici des terrasses incas incroyablement préservées, certainement un lieu d’expérimentations agronomiques et un gigantesque grenier pour toute la vallée sacrée. La vraie curiosité de la visite, un système élaboré de canalisations, guidant l’eau depuis les montagnes avoisinantes jusqu’aux plateformes, afin de les irriguer. C’est vraiment captivant d’observer le réseau d’aqueducs, en rigoles, ou souterrain, ou la fontaine centrale avec une arrivée unique d’eau qui se décompose en 2, puis 4 sorties. Le tout, sous le regard attendri des lamas que les organisateurs ont gentiment placés là pour agrémenter nos photos. Merci à eux.

Le nombril du monde

Ah! Cuzco! Cuzco! Cuzco! Quelle splendide cité! Si vous vous avez lu le précédent article de Kim, vous savez que le « nombril du monde » (signification de « Cuzco ») a été fondée d’un jet de bâton de 300 km (le jet, pas le bâton!) par Manco capac sorti des eaux du lac Titikaka.

Mais c’est au légendaire Inca Pachacutec que l’on doit les plus imposants vestiges dont on peut encore profiter aujourd’hui. En particulier, le magnifique temple de Qoricancha (« temple d’or » en quechua), situé en plein coeur de la capitale inca. Bien entendu, il n’est plus exactement comme à l’époque, nos chers colons espagnols ayant pris soin de raser l’édifice en ne gardant que les soubassements (comme ils ont fait pour l’ensemble des bâtiments de la ville) , afin de construire le couvent Santo Domingo par-dessus.

Mais comme chez les incas (les quechuas) rien ne bouge, à chaque tremblement de terre, toutes les constructions coloniales s’effondrent alors que les murs colossaux des natifs restent debout.

Avant (quand c’était mieux), les murs de Qoricancha étaient entièrement recouverts de feuilles d’or et d’argent. La rançon d’Atahualpa et l’avarice des soldats espagnols eurent raison de cette lumineuse tapisserie.

Malgré tout, la visite du site, accompagnée d’un guide passionnant et passionné, redonne un sens aux vieilles pierres.

Quatre jours à Cuzco, c’est insuffisant. Même en sillonnant ruelles et musées toute la journée, nous n’avons pas pu tout explorer, mais tout de même, avons-nous eu le temps de nous imprégner de l’ambiance, et en particulier du tranquille quartier de San Blas, sur les hauteurs, où notre hôtel était situé. Une base confortable, pour profiter, non seulement de la ville, mais également des alentours merveilleux de la vallée sacrée… Pisac, Ollataytambo, sans oublier, évidemment, le mythique Machu Picchu… à suivre prochainement !

Ccotos et Tikonata, rien que pour ,nous

Lorsqu’on se rend au lac Titikaka pour faire du tourisme, on va en général à Puno point de départ pour les excursions aux îles flottantes des Uros, ainsi qu’aux îles (des vraies) d’Amantani et de Taquile. Il y a aussi la possibilité de visiter la Isla del Sol, mais depuis la Bolivie.

Je vous le rappelle, nous avions la chance d’être complètement autonomes grâce à notre carrosse motorisé, et nous ne nous sommes donc pas gênés pour sortir des sentiers battus! C’est ainsi que nous avons poussé sur les pistes boueuses et cabossées de la péninsule de Capachica, au nord de Puno, totalement délaissée des touristes. Arrivés tout au bout, dans le petit village de Ccotos, nous avons rencontré Alfonso et sa famille, nos hôtes. Des chambres sommaires, donnant sur une cour boueuse (et oui, c’est la saison des pluies), n’ont rien enlevé au charme de notre séjour, bercé par la chaleur de l’accueil des Quispe-Acuña (c’est le nom de la famille), et en particulier de Judith, surprenante petite fille, curieuse et rieuse.
Ccotos se situant juste en face de la petite île de Tikonata, Alfonso nous proposa de découvrir ce petit paradis. 20 minutes de barque plus tard (on aurait mis moins de temps si Alain avait ramé plus vite !), nous voici sur ce minuscule rocher désert, vert et fleuri, où trône sur le sommet un petit musée regroupant céramiques et momies de la période inca, retrouvées sur place. Alfonso et ses amis de Ccotos commencent à s’organiser et à se rassembler en association pour faire partager leur patrimoine aux voyageurs. Ils ont commencé à bâtir des chambres d’hôtes sur l’île, au sein d’un mini village version eco-tourisme… très mignon ! Malheureusement, ils n’ont pas vraiment de budget communication pour se faire connaître… Qu’à cela ne tienne ! Nous leur avons proposé de leur offrir leur site internet ! C’est donc, sur cette promesse de rester en contact pour travailler ensemble, que nous avons quitté Alfonso, Krisitna et Judith, et nous avons juré, Kim et moi, de revenir les voir très prochainement…
Bon, c’est pas tout ça, mais j’ai un site à construire moi maintenant!

Les mystérieux Uros… Mais où sont-ils ???

Les tous derniers représentants des Uros, ont disparu dans les années 50. Cette communauté, avait pris le large sur les eaux du lac Titikaka au 13e siècle, afin de se préserver des invasions incas. Pour cela, ils fabriquèrent leurs propres îles artificielles, en totora, et les arrimèrent loin des côtes. Fascinant, non?
Aujourd’hui, ce sont les aymaras de Puno qui perpétuent la tradition à des fins (seulement?) touristiques. Au port, on nous invite donc à monter dans une embarcation pour se rendre dans l’archipel constitué d’une quarantaine d’îles. Une fois là-bas, on débarque sur l’une d’elles, gérée par une dizaine de familles, qui (soit-disant) vivent là. On a le droit à une petite conférence sur les techniques employées pour constituer ces immenses radeaux, et ensuite, on nous invite à acheter de l’artisanat. Voilà, voilà, pour l’authenticité, donc, on repassera… C’est vrai, en revanche, que visuellement, ça a pas mal d’allure, le contraste de la couleur du roseau sur le bleu des eaux, les petites maisons, les barques en totora etc…. Mais bon, vous l’aurez compris, nous n’avons pas été convaincus !