Se réfugier dans un endroit sûr
Ça peut paraître court comme ça, une minute, mais ça semble une éternité quand on commence à flipper! Pour ma part, j’ai filé me réfugier dans les toilettes (parce que c’est la zone la plus sure de la maison), pendant que Kim, le stoïcisme incarné, s’emparait de son appareil photo (on ne sait jamais, le toit qui s’écroule, ça peut être un scoop sur le blog !).
Bon, finalement rien de grave, rien ne s’est écroulé, les stylos n’ont même pas roulés sur le bureau.
Après des recherches sur internet, nous avons appris que l’intensité était de 6 sur l’échelle de Richter, et l’épicentre à une centaine de kilomètres de là. Tout de même pas mal, quand on pense au séisme du mois dernier en Italie, qui a fait 8 morts, était d’une magnitude de 5.8 !
A noter, que le séisme le plus important jamais enregistré a atteint la valeur de 9.5, en 1960… C’était au Chili.
La coulée de Yungay
J’avais donc envie d’aborder le sujet dans un article du blog, car il y a une légère paranoïa ambiante qui fait pleinement partie de notre quotidien… Ici, on évoque fréquemment le « tremblement de terre du siècle », qui devrait bientôt frapper soit Santiago du Chili, soit Lima (ça tombe bien, on est pile poil entre les deux !).
Revenons sur les séismes historique du Pérou – depuis le début du XXe siècle, une vingtaine de plus de 6.8 sur l’échelle de Richter ont été répertoriés – et attardons-nous sur 3 d’entre eux.
Le 31 mai 1970, le tremblement de terre d’une magnitude de 7.8, dont l’épicentre était situé entre Chimbote et Casma, fit 70 000 victimes. Le village de Yungay, fut carrément rayé de la carte, ravagé par une coulée de boue spectaculaire, formée par le décrochement d’une plaque de roche et de glace, qui déferla dans la vallée. 22 000 personnes y trouvèrent la mort instantanément.
Cet événement reste l’une des pires catastrophes ayant touché l’Amérique du sud. Aujourd’hui, le petit village de Yungay a été reconstruit, et l’ancien site fut décrété « cimetière national » par les autorités, avec un mémorial pour les personnes ensevelies en ce lieu.
Si ça vous intéresse, voici une animation de la reconstitution de la tragédie sur cette page.
Le clocher en train de s’effondrer
Le 23 juin 2001, c’est Arequipa qui est frappée. Loin d’être aussi désastreux que celui de Chimbote, le nombre de victimes ne fut « que » de 240, incluant les 70 disparus du Tsunami qui suivit.
Les arequipeños font souvent référence à ce séisme, tous furent extrêmement effrayés durant les 2 minutes que dura la secousse, et les jours suivant, par peur des répliques. Notre somptueuse cathédrale fut amputée de l’un de ses clochers, le monastère Santa Catalina aussi essuya de nombreux dégâts, et surtout, 17 500 maisons furent détruites.
D’une intensité de 8, le dernier séisme violent au Pérou est celui qui frappa les alentours de Pisco le 15 août 2007. Comme ses prédécesseurs, il fut la conséquence du choc de la plaque de Nasca avec la plaque Sud Américaine. La secousse ayant entraîné le développement d’un tsunami, une vague de 2 a 3 mètres de hauteur frappa ainsi le sud de la péninsule de Paracas, heureusement quasiment inhabitée. Dans le site de Lagunilla, la vague est localement montée à 6 m, entraînant des embarcations à plus de 2 km à l’intérieur des terres. La catastrophe tua plus de 500 personnes, et fut un désastre sanitaire les mois qui suivirent en raison de l’étendue des dommages ayant affecté les habitations.
Ayons confiance !
C’est vrai qu’après un évènement de cette ampleur, la gestion de crise est délicate pour un gouvernement comme celui du Pérou.
Il y a quelques semaines justement, la municipalité de Lima, sous l’impulsion de la maire, Susana Villarán, organisa une grande journée de simulation de séisme.
En effet, un expert en tectophysique et micro-techtonie (de l’université de Montpellier !), prédit un « big one » d’une intensité de 8, dans la capitale avant 2013 !
On estime que si cela arrivait aujourd’hui, on enregistrerait 6000 morts et 30 000 blessés, 200 000 bâtiments détruits. De ce scénario, découlerait 180 milliards de dollars de pertes économiques, soit 75 % du PIB péruvien. Nécessiteraient ensuite entre 10 et 15 années de reconstruction.
Bon, on peut tout de même se rassurer en se disant qu’il n’y a pas de centrales nucléaires au Pérou…