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4 copains, 1 Sucre

Après 2 mois de boulot intensif, il était temps pour nous de se dégourdir un peu les jambes ! On s’est donc octroyé 2 semaines de vacances, direction la Bolivie, histoire de découvrir de nouveaux paysages !

Frontière bolivienne

Frontière bolivienne

Nous sommes arrivés à Sucre samedi 15 octobre après 2 jours de bus (Arequipa-Puno: 7h, Puno-Copacabana : 4h30, Copacabana-LaPaz : 4h, La Paz-Sucre : 13h).
L’idée du départ, c’était plutôt d’arriver le dimanche matin après une nuit à La Paz, mais voilà, on ne fait pas toujours comme prévu (même jamais, en fait !). En arrivant à La Paz vendredi à 17h, on se renseigne auprès des compagnies de bus pour prendre un trajet La Paz-Sucre de nuit pour le lendemain, mais il y a un hic, nous explique-t-on : Ce week-end, c’est les élections (des juges), donc, pas de bus avant lundi (normal quoi !), sinon, on peut aussi partir dans 2h…

Bon, bah, ok alors, on doit y être absolument dimanche pour visiter le marché de Tarabuco aux alentours de Sucre avec Got et Nini, alors on n’hésite pas ! On enchaine donc avec 13h de bus supplémentaires, mais cette fois-ci, dans un bus cama, c’est-à-dire avec des sièges hyper larges qui s’inclinent presque à 180°, avec un bon chauffage et des couvertures, le luxe quoi !

Sucre

Sucre

Nous débarquons donc samedi à Sucre à 9h du mat, direction l’hôtel Colón où nous attendent Got et Nini… Ah mais non, en fait ils ne nous attendent que le lendemain, quand on arrive, ils sont partis en vadrouille les vilains, les retrouvailles seront donc repoussées… En attendant, nous aussi on va se promener !

Étonnamment Sucre doit son nom, non pas à une betterave, mais au maréchal Antonio José de Sucre, un des libérateurs du continent sud-américain. Les gens de la région la considèrent comme la seule capitale du pays, en effet, c’est la capitale constitutionnelle de la Bolivie, alors que La Paz n’est « que » le siège du gouvernement. Pour nous, cette ville ne ressemble en rien à l’idée qu’on se fait d’une capitale, c’est plutôt un gros bourg paisible et prospère, avec de jolis jardins et une architecture harmonieuse (coloniale).

Sucre piéton

Sucre piéton

Après un almuerzo au marché central, on décide de rentrer faire la sieste à l’hôtel en attendant Got et Nini. Mais quand on arrive, c’est eux qui nous attendent ! La sieste sera pour plus tard, nous avons trop de choses à nous raconter depuis leur séjour d’une semaine à la maison ! En discutant, on comprend vite que la visite au marché de Tarabuco est compromise… les élections… On nous le confirme : « Aucun véhicule ne circulera dimanche en Bolivie ». Apparemment c’est pour éviter que les gens aillent voter dans plusieurs départements. Mais le pire de tout, c’est qu’à cause de ces %$#!*% d’élections, la vente d’alcool est interdite (parce que voter bourré c’est mal) jusqu’à lundi !!! Mais comment on fête nos retrouvailles nous ? Bon, finalement, après avoir beaucoup cherché, on trouvera une épicière rebelle qui voudra bien nous vendre 2 bouteilles d’auténtica en douce !

La bière Auténtica

La bière Auténtica

Après une journée de dimanche sans voiture, laissant la rue aux enfants, cyclistes, chiens et autres promeneurs ravis de profiter de cette tranquillité, nous nous dirigerons vers Potosi.

Prochainement : alcool à 96°, dynamite, cheville en vrac et feuilles de coca !

El Misti, histoire d’une ascension

Aujourd’hui, je vais vous raconter l’histoire d’une petite promenade comme on en fait pas tous les jours ! C’est qu’à force de voir par ma fenêtre cette petite colline haute de 5822m qu’on appelle « El Misti », la tentation d’aller voir ce qui s’y trouve et d’y admirer la vue n’a cessé de me titiller ! Et moi, quand on me titille, on me trouve !
Et puis, ce dôme presque parfait est aussi l’emblême d’Arequipa qui s’étend juste à son pied, et de le voir représenté partout, ça a dû s’imprimer dans mon subconscient au point de devenir une évidence : j’allais m’approprier cette ville en réussissant (un jour) l’ascension de son plus grand symbole, nom d’une pipe !

Le Misti est partout

Le Misti est partout

Mais 5822 mètres !!! Tout de même, ce n’est pas rien… je n’ai rien d’un alpiniste, et plutôt les poumons d’un fumeur. C’est donc après une préparation intensive de 3 jours sans alcool que je m’embarque dans cette expédition folle avec Bast, l’habitué des hautes cimes, et Got et Nini, pionniers des sommets, comme moi.
Sur les 3500m de dénivelé depuis la maison, le début est de toute tranquillité puisqu’il s’agit d’atteindre en 4×4, l’entame du chemin. Et voilà 1100m de grimpette sans effort, et bien confortablement assis !
Le temps de prendre quelques clichés, nous voilà entrant dans le vif du sujet, chargés de nos vivres et matériel de camping, par un chemin de terre rocailleux.

Fort de sa grande expérience, Bast, très à l’aise dans son rôle de guide, nous mène à allure très modérée, parce que c’est là que réside le secret : « chi va piano, va sano » !

Une bonne grimpette en perspective

Une bonne grimpette en perspective

En pente douce d’abord, le chemin prend rapidement de l’inclinaison pour finir en lacets. La végétation devient rare, jusqu’à disparaitre presque entièrement, laissant place à du caillou, encore du caillou, et beaucoup de sable. Le terrain instable rend la progression un chouille plus compliquée, mais pas de quoi casser 3 pattes à un canard. On se fatigue raisonnablement, et malgré l’effort, nous profitons du moment, seuls dans cette immensité.

 

C’est en début d’après-midi que nous atteignons le campement de base situé à mi-chemin du sommet, à l’abri d’un gros rocher. Je m’offre le petit plaisir de la plus haute cigarette qu’il m’a été donné d’apprécier. C’est en contemplant le coucher de soleil sur une vue à couper le souffle que nous sentons tomber la fraicheur nocturne.

Coucher de soleil à plus de 4600m

Coucher de soleil à plus de 4600m

Le lendemain, nous attaquons les choses sérieuses dès 4h, sous une voute étoilée, à la lumière de la frontale, et accompagné de Fabiano, un Brésilien venu se greffer à nous (son groupe est parti à 1h !). En admirant les lumières de la ville en contre-bas, je me félicite déjà d’avoir passé une nuit sans souffrir de l’altitude. Mais en peu de temps, je me rends compte que ça n’a rien à voir avec l’effort de la veille… et pourtant on s’est délesté du sac à dos !

Tout en profitant d’un lever du jour somptueux, je me dis que je n’avais jamais respiré un air aussi pur, mais aussi rare en même temps ! En effet, la respiration s’accélère, et on s’essouffle plus vite, notre cadence en prend un coup, mais nous ne lâchons pas. Quelques maux de tête et des vertiges passagers viennent s’ajouter à la fatigue. Je comprends mieux pourquoi « monter » en espagnol se dit « subir »… C’est donc au mental que ça se finirait. Et pour le coup, le groupe a fait preuve de force et d’une solidarité sans mesure !

L'ombre du géant au lever du jour

L’ombre du géant au lever du jour

Après plus de 6h d’effort, l’objectif est en vue, nous arrivons à cette croix plantée à la cime ! Les douleurs et la fatigue font rapidement place aux effusions de joie ! La température négative est à peine perceptible, et nous savourons cet instant magique qui vient couronner nos efforts. Il m’est difficile de décrire le ressenti du moment, c’est un mélange de stupéfaction devant le panorama, d’immense satisfaction partagée, mais aussi personnelle, un sentiment de privilège, une impression de domination et de vertige devant la hauteur… c’est quelque chose d’assez particulier que de parcourir les étendues sans fin en contre-bas, simplement du regard… et puis, ce cratère…

Une fois digéré le moment, toute la fatigue contre laquelle je n’avais plus à lutter m’abat sur place, je ne résiste pas au besoin de m’allonger, le temps de reprendre mes esprits avant d’enchainer sur la descente. Excellente, la descente d’ailleurs : une vaste étendue de sable qu’on dévale à grandes enjambées comme des fous !

Le cratère vu du sommet

Le cratère vu du sommet

Cette petite escapade verra la fin du séjour de Bast&Ju et Got&Nini, qui enchaineront dans la foulée leurs aventures vers d’autres contrées. Je renouvelle mes félicitations et mes remerciements à tout le groupe pour cette formidable ascension, et à Bast en particulier pour ses précieux conseils et pour nous avoir organisé cette expédition et ouvert la voie jusqu’au sommet ! Et merci à Ju pour le Bracelet en macramé, il doit toujours se trouver là-haut !

Et j’ajouterais une petite mention pour la feuille de coca qui a sûrement contribué à supporter la fatigue !

Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas une seconde, j’espère bien y retourner avec Mag d’ailleurs, mais maintenant mon regard se porte vers Le Chachani et ses 6075m…

Une croix au sommet ! Mais pourquoi donc ?
On nous a raconté un jour, que cette croix avait été placée au temps de la conquête espagnole (comme sur toutes les autres cimes d’ailleurs) pour tenter d’évangéliser les peuples locaux qui vénéraient les sommets d’où coulaient les sources irrigant leurs terres. Et bien, pourquoi pas…

Canyon #1 : Colca

A en croire les innombrables agences de trek d’Arequipa, la randonnée au canyon del Colca est la principale activité touristique de la région. Il nous fallait donc voir ça de près, car vous nous connaissez, la rando, on a ça dans le sang… ou disons plutôt qu’on se saigne dès qu’on randonne !
En fait, Mag avait déjà repéré les lieux lors de son premier passage il y a 8 ans – elle s’était alors bien gardée de s’aventurer dans les profondeurs insondables de la vallée. Oui, car tout canyon se caractérise par sa profondeur, et celui-ci ne fait pas exception : avec ses 3400m de dénivelé, il a même été longtemps pris pour le plus profond du monde, avant d’être détrôné récemment (on en reparlera).

Gare routière d'Arequipa

Gare routière d’Arequipa

Après avoir écouté les récits de nos amis Bast&Ju et Bricoles, et autres routards croisés à l’hôtel, ou encore Pepe (notre proprio), il nous est apparu évident qu’il fallait y pénétrer pour découvrir sa vraie nature (bien placée, celle-là, ndlr), et ses petits villages perdus. Ce canyon pourrait même voir naître sa légende, suite à la disparition de Ciro, un jeune homme que l’on n’a toujours pas retrouvé après plusieurs mois (on aura aussi l’occasion de reparler de cette histoire qui fait toujours la une des journaux).
Nous voilà donc fièrement équipés avec chacun son bâton de rando étincelant, et chaussures de rando neuves pour Mag, attendant le bus à la gare routière, le sac à dos préparé pour 5 jours. Notre organisation au poil nous vaudra plusieurs heures d’attente pour cause d’autobus complet (no comment !), ce qui nous permet d’observer longuement la pagaille ambiante…

Chivay

Chivay

Chivay, à l’entrée du canyon, sera notre première étape après 3-4 heures de bus, passant par le col de Patapampa – 4900m – plus haut que le Mont Blanc ! voilà, ça, c’est fait !
Situé à (seulement !) 3700m, c’est un charmant village où il fait bien froid une fois la nuit tombée. C’est donc le bonnet enfoncé jusqu’aux oreilles et les gants aux mains qu’on se promènera. Le lendemain, une chouette petite balade de 3km à peine nous conduira à la Calera, bains d’eau naturellement chaude – en fait, même refroidie de 80° à 35° – dans un panorama somptueux ! Bref, débuts plutôt peinards pour une rando… j’aime assez !

En début d’après-midi, on reprend un bus pour rejoindre Cabanaconde, par une piste longeant le haut du canyon. Le décor est splendide bien-sûr, inquiétant parfois, mais on se régale. En chemin, un couple de français en tour-du-monde-sac-à-dos montera dans le bus bondé, avec leurs 2 gamins de 2 et 5 ans…
Cabanaconde est le village d’où partent la plupart des treks, le panorama est toujours magnifique, avec ses cultures en terrasse, ses cimes, ses étendues rocailleuses, ses cactus. On ne s’en lasse pas, et on s’offre une petite promenade jusqu’au mirador surplombant la vallée avant l’heure du pisco sour.

Direction, le fond

Direction, le fond

Ce n’est que le lendemain qu’on entreprendra les choses sérieuses, au menu : descente au fond du canyon et remontée de l’autre côté jusqu’au village de Malata, village de Llahuar le lendemain et retour le jour suivant. Le chemin muletier qu’on emprunte traverse les terrasses de culture sur le plateau avant d’entamer une descente escarpée, vertigineuse, voire abyssale ! Le soleil cogne déjà fort, on transpire à grosses gouttes, les articulations souffrent sur les cailloux instables. On croise une péruvienne et sa maman agée, rejoignant l’arrêt de bus (6h de marche depuis leur village, principalement en montée raide), on croise aussi de nombreux touristes, exténués, la langue pendante et le souffle court… on angoisse rien que de penser au retour…

C’est après 2h à peine qu’un imprévu viendra tout chambouler : suite à une petite glissade, et se retrouvant le cul par terre, Mag s’aperçoit qu’une semelle de chaussure s’est fait la belle, et que la deuxième est sur le point d’en faire autant ! Oups ! Les pompes toutes neuves, ben… c’est de la daube made in Perou ! Bien, on s’est fait entuber sur l’achat, certes, mais le plus ennuyeux c’est que ça devient d’autant plus casse-gueule ! Changement de plan : on descend au fond où se trouvent des hébergements, pour rentrer dès le lendemain.

Sangalle (le fond) à l'approche

Sangalle (le fond) à l’approche

Une fois arrivés – 1200m de descente tout de même – et pas mal fatigués, la remontée du lendemain nous fait vraiment flipper. L’endroit s’appelle l’oasis de Sangalle, un coin de verdure luxuriant au milieu de toute cette rocaille, situé au bord du rio Colca. C’est vrai qu’on le voyait depuis longtemps… longtemps… longtemps lors de la descente qui n’en finissait jamais, avec ses grands palmiers et ses piscines, peut-être qu’on en rêvait tellement on grillait sous le cagnard ! Bref, c’est tout bien aménagé, des petites cabanes aux toits de palme, des piscines et des touristes en maillot de bain sur les transats, si bien qu’on se croirait un peu au club Med ! C’est assez incongru mais compréhensible étant donné la quantité de circuits organisés passant par là.
Après le réconfort de quelques Arequipeñas, nous partageons une table et sympathisons avec quelques touristes bien de chez nous (Julien, Emilie, Sébastien et Elodie). Eux, sont venus avec un guide qui prévoit d’entamer la remontée sans petit-déjeuner à 4h du matin pour éviter la chaleur (et d’y voir clair, ai-je envie de dire).

Direction, le fond

Direction, le fond

Pour notre part, on préfère partir après avoir pris des forces avec les premiers rayons du soleil. Commence alors un véritable calvaire, un chemin de croix interminable sous un soleil de plomb, avec des sacs à dos semblant s’alourdir, sur les 1200m de dénivelé (rappel) par le même chemin escarpé qu’à l’aller. Chaque pas nous coûte, le maillot s’imbibe de sueur, on se fait doubler par des touristes sur des mules, à leur aise. On aurait pu en louer aussi d’ailleurs, mais notre orgueil nous l’interdit, on se doit de réussir ce défi ! On hallucine en croisant des enfants péruviens qui gambadent dans la descente, sandales aux pieds…
Après 4 heures et au prix d’un effort impensable, on approche enfin du plateau, nos réserves d’eau sont épuisées (mais les sacs ne paraissent pas plus légers), à 3300m l’air semble se faire déjà rare rendant la progression toujours plus difficile. Reste alors à traverser les champs de culture, mais comme pour nous compliquer encore la tache, les campesinos choisissent cet instant précis pour ouvrir les vannes d’irrigation inondant les terrasses et les chemins, transformant les lieux en véritable labyrinthe !
C’est le dos en compote, le gosier sec et les jambes chancelantes qu’on atteint la place du village. On dévalise une vendeuse d’eau, et on grimpe dans le premier bus qui ne nous emmènera pas plus loin que Chivay, car complet jusqu’à Arequipa (no comment !). Ce soir-là, on verra de la pluie pour la première fois dans la région, et on se couchera exténué à 18h devant la télé. On rêvera de massage et de bains de pied, en jurant de mieux se préparer la prochaine fois, car mine de rien, la rando au Pérou, ce n’est pas comme aller cueillir des champignons…

Retour à la case Lima

Toute bonne chose ayant une fin, il nous fallait quitter Trujillo et notre charmant hôtel colonial pour reprendre la route de Lima. J’ai donc pris le premier « quart » aux commandes de la Toyota Yaris (non, ceci n’est pas une pub) pour emmener notre petite troupe au travers des paysages désertiques de la côte nord; direction Barranca, petite ville qui nous servira d’étape pour une nuit.

Panamericana

Panamericana

A propos, les voitures au Pérou sont souvent des Toyota, Mitsubishi, Daewoo et autres japonaises ou coréennes. Parfois, il nous arrive de croiser une coccinelle – ancienne version – mais c’est tellement rare qu’on en sauterait presque de joie.
Notre voiture de location, une Toyota donc, modèle Yaris (merci Hertz pour l’upgrade – et stop les pubs !), nous aura offert un certain confort tout au long de ce road-trip, malgré la suspension un peu molle – le bas de caisse gardera quelques séquelles des nombreux ralentisseurs que nous avons dû franchir…

Nous voici donc à nouveau sur la Panamericana, avalant l’asphalte, doublant les poids-lourds, enchainant les contrôles de la policia de carreteras… si bien que nous atteignons à nouveau Chimbote, ville portuaire manquant cruellement de panneaux indicateurs, et réussissons l’exploit de nous perdre une nouvelle fois, comme à l’aller, mais dans les barrios ce coup-ci, aux rues ensablées et sinistres ! C’est en faisant profil bas que nous avons demandé notre chemin au premier quidam qui passait, très serviable au demeurant.

Bain de pieds aux Tortugas

Bain de pieds aux Tortugas

De retour sur la route (un gros axe nord-sud quand-même, comment a t’on pu en dévier ?), nous fonçons tantôt à 80km/h, tantôt à 70, 60, 50 ou 35 selon les diverses limitations incompréhensibles, vers la Playa Tortugas du côté de Casma. Nous profitons d’un café (instantané, comme trop souvent) bien mérité sur une petite terrasse en bord de mer. Mag ne résistera pas à l’envie de tremper les pieds dans le Pacifique… n’empêche, c’est vrai que c’est pas tous les jours…

L’arrivée à Barranca n’a pas été triste non plus – manque de panneaux de signalisation / conducteur et co-pilote distraits – par un étroit chemin de campagne, plutôt qu’une route, et les suspensions ont une fois de plus montré des signes de faiblesse… Je pense comprendre maintenant pourquoi les 4×4 sont autant prisés dans ce pays…
La ville en elle-même n’a pas d’intérêt particulier, si ce n’est qu’elle est située non-loin d’une ruine Chimu (encore de la vieille pierre !). Cet ancien temple construit en brique d’adobe et aux allures de forteresse s’élève sur 4 niveaux au milieu des champs et des cultures. C’est son architecture qui fait penser à une place forte, d’ailleurs, un chemin de ronde permet d’en faire le tour. Ce serait suite à la conquête par les Incas (encore eux) que le temple aurait été fortifié et consacré au dieu Soleil. Aujourd’hui, on y vénère plutôt l’expression murale anarchique, comme en témoigne les nombreuses inscriptions gravées sauvagement dans les parois.

Petit-déj à Barranca

Petit-déj à Barranca

Après un bon petit-déj, certes habituel – jus de fruit / infusion ou café à base de concentré / sandwich à l’œuf et saucisse, miam ! – la visite du site archéologique ne nous prendra qu’une petite partie de la matinée, nous laissant le temps d’arriver à Ancon pour midi, et sans se perdre cette fois-ci! Oui, car à l’aller, on aurait dû y passer notre première nuit, vous vous souvenez (sinon allez voir ici) ? Et bien de jour, on y voit bien plus clair, on a trouvé de suite !

Ancon

Ancon

Cette ancienne station balnéaire des années 50, très prisée de liméens à l’époque, a conservé son petit port de pêche, si bien qu’elle est très appréciée des pélicans aujourd’hui ! Ils sont partout ! Après l’irrésistible séance photos, on se décide pour un restaurant de la jetée… enfin, quand je dis « on se décide », on a pris le premier ! En effet, comment choisir? Le spectacle, à notre arrivée, était peu commun: imaginez une quinzaine de restaurants, sinon plus, identiques, tous alignés côte à côte sous un immense abris de plein air, proposant tous la même carte à base de poissons, de fruits de mer (et de ceviche bien-sûr), et dont les serveuses, en nous voyant, s’agitent toutes en donnant de la voix pour nous attirer à leur table plutôt que celle d’à côté !

Ancon

racolage à la ceviche

Lima

Rue de Lima

Après cet intermède bien divertissant, nous achevons enfin notre périple dans Lima en rendant la voiture, et loupant l’accès au parking une première fois bien-sûr, sinon ce n’est pas drôle.
Une fois n’est pas coutume, et comme c’était la première fois, on se fait embobiner par le chauffeur de taxi qui nous emmenait vers l’hôtel de notre choix, et nous allons à celui qu’il propose. Pas contents ! On n’a pas de lits doubles et ils n’ont de la place que pour un soir (sur les 2 qu’on souhaite passer à Lima) ! Seulement, il fait déjà nuit, on n’est pas sûr de trouver ailleurs, et on n’a pas envie de remonter dans le taxi pour chercher. Bref, on reste, mais pas contents ! D’autant plus qu’on savait qu’il fallait se méfier… ben voilà, ça c’est fait, mais on ne nous y reprendra plus !

La capitale péruvienne est fidèle à sa réputation : brumeuse, pluvieuse, surpeuplée, polluée, bruyante, et j’en passe… c’est une ville qu’on subit, mais on ne s’y ennuie pas, je dirais même qu’on y trouve quelques perles rares, pour peu d’avoir la chance de tomber dessus. Exemple, une parade immense organisée pour le centenaire de la découverte du Machu-Pichu, avec des troupes de musiciens et danseurs en tenues traditionnelles ! Ou encore, au hasard d’une ballade un soir, en tombant sur le restaurant Astrid&Gaston, une des 50 meilleures tables au monde ! Et sinon, il faut bien avouer que le centre historique conserve quelques merveilles d’architecture coloniale !

En vrac, nous avons aussi visité un petit musée de la gastronomie péruvienne qui nous a rappelé une fois de plus qu’on mangeait bien, visité un centre commercial accroché à une falaise, pris notre premier collectivo du séjour, et vu notre premier lama lors d’une ballade sur les berges du rio Rimac…

Centenaire du Machu, Lima

Centenaire du Machu, Lima

On vous décrira plus longuement ces activités une autre fois… si on est motivé… si on trouve le temps… si le Pérou gagne la Copa America… ah non mince, ils ont perdu en demi !… Bon allez, on le fera parce que vous le valez bien, mais une autre fois… parce qu’après Lima, c’est… AREQUIPA!!!