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Notre vraie vie au Pérou

Les masques tombent ! Depuis plus d’un an et demi, par le biais de ce blog, on veut vous faire croire qu’on a une vie idyllique, toujours en voyage (donc en vacances), et qu’on peut faire des grasses mat’ tous les jours, dans un pays ensoleillé. Mais voilà, depuis quelques temps, certains de nos plus assidus lecteurs râlent (tu t’es reconnu papa?) : les articles deviennent de plus en plus rares et espacés !
Et bien figurez-vous qu’on n’a plus le temps !
Et oui, en fait on travaille aussi, et en ce moment en particulier, tout s’enchaîne !

Flyer moche

Flyer moche

Bon, déjà, il y a le boulot avec la France, plutôt régulier, avec certaines situations où l’on regrette d’avoir 7 h de décalage horaire. Pour certains gros contrats, parfois, je me dis que ça vaut le coup de me lever à 3h du matin (10h à Paris) pour répondre à un appel téléphonique. Voilà un exemple de non grasse matinée.

Et puis, surtout, il y a le Pérou…
Un petit topo d’abord. La situation graphique au Pérou est catastrophique !!! On ne le dit pas assez. On a beau habiter dans une superbe ville à l’architecture coloniale harmonieuse (du moins dans le centre ville), nos poils se hérissent à la vue des enseignes de magasins lumineuses, avec (par exemple) écrit « restaurante » en bleu marine sur jaune avec un petit liserai rouge en « comic sans serif ».
Et puis quand on nous distribue un flyer, ou une carte de visite, des mots écrits dans tous les sens (en « comic sans serif ») sur fond d’une photo moche et en plus, pixellisée à mort.
Et je ne parle pas des sites internet (quand il y en a), non seulement ils sont moches, mais en plus ils fonctionnent mal !

Visuel pour dîner français

Visuel pour dîner français

Bon allez, j’avoue je noircis un peu le tableau, pour faire du sensationnel, il y a quand-même des exceptions, mais elles sont rares (c’est d’ailleurs pour ça que j’appelle ça « exceptions », j’aurais pu me passer de préciser qu’elles étaient rares, mais maintenant que je l’ai tapé, j’ai la flemme de corriger).

Alors pourquoi je vous parle de tout ça? Vous m’avez vue venir non?
Et oui, nous allons sauver visuellement le Pérou !!!

Car les projets commencent à pleuvoir, et c’est tant mieux ! Vous vous souvenez, dans notre article sur l’association péruvienne des crèches d’Arequipa, nous évoquions, nos amis d’ici, et c’est en partie grâce à eux que les propositions se bousculent pour nous.
C’est vrai qu’ici, la petite communauté française se serre les coudes, c’est pour ça, que naturellement, lorsque l’un d’entre eux a vent d’un projet en web ou en graphisme, il va communiquer nos coordonnées.
Ainsi, notre amie Annie, qui est aussi la fondatrice de l’asso que j’évoque plus haut, a fait appel à nous pour refaire complètement les futurs sites internet des deux hôtels que possèdent sa famille. Et comme cette femme est pleine de ressources et d’énergie (une super-woman, quoi !), elle est également sur le point de fonder une école française à Arequipa. Et qui va s’occuper de créer l’identité visuelle et le site web du futur établissement Saint-Exupéry ??? Et oui, vous l’aurez deviné, c’est nous!!!

Lors de ce dîner français, nous avons eu l’occasion de rencontrer un charmant couple franco-péruvien : Pilar et François. Comme par hasard, ces deux-là avaient besoin de relooker le site internet de leur agence de voyage francophone, « Terres péruviennes » et ils nous ont fait confiance. Dans l’histoire avec Pilar et François, le meilleur reste à venir, puisque grâce à cette collaboration, nous sommes devenus des supers copains!!!

Logo la Fleurie

Logo la Fleurie

Voilà, c’est comme ça que le bouche à oreille commence. Ces gens, très enthousiastes parlent de notre travail, et hop ! Un petit logo pour un fleuriste qui vient d’ouvrir… et là, on obtient carrément la réputation de faire des designs french touch… avec l’élégance et le classe qui va avec! On bénéficie d’un préjugé complètement injuste mais complètement positif : on est français. C’est comme ça que Andrea, une sommelière argentine de grand talent, qui bosse étroitement avec beaucoup de restaurants d’Arequipa, nous a contactés… Elle avait vu le logo de la fleurie (tellement français), et nous a clairement dit qu’on aurait toutes nos chances de convaincre son pointilleux client du moment pour changer le design du menu de son restaurant… parce que comme on est français, ce qu’on proposera sera forcément classe… Quelle pression ! La réponse est tombée ce matin : il aime beaucoup… du coup, non seulement on lui refait toute sa carte, mais aussi sûrement son site internet, et le bonus, c’est qu’Andrea va proposer nos services à ses autres clients ! Alors, bien entendu, on ne vend pas ces prestations au Pérou au même prix qu’en France… Mais notre loyer ne coûte pas non plus le même prix qu’à Paris. Ce qui est intéressant à observer dans toute cette histoire, c’est à quel point les gens entreprennent des choses ici… Ce pays est en pleine croissance, et en particulier Arequipa. Et quand on pense qu’il y a tout à faire au niveau du web, on se dit qu’on ne va peut-être pas revenir tout de suite!

Le curanto de Chiloe

Le curanto, c’est le plat traditionnel de l’archipel de Chiloé. Et comme sa préparation est vraiment particulière, on a décidé de vous donner la recette. Bon, soyons honnêtes, ça m’étonnerait beaucoup que l’un d’entre vous la reproduise à la maison, car vous allez voir, ça demande de la place (dans un jardin par exemple) et surtout du temps… et aussi bien sûr, plein d’invités, vu la mise en oeuvre, ce serait un peu du gâchis de préparer un curanto pour 3 et mettre le reste au congel dans un tupperware!

En fait, sur Chiloé, on trouve quand-même dans tous les restos le curanto a la olla, c’est à dire à la casserole… mais franchement, c’est de la triche… nous, on va vous parler du curanto al hoyo, autrement dit, au trou !!!

 

On a eu la chance d’être témoin de la préparation du curanto lors d’une fête traditionnelle organisée sur la petite île d’Achao… On est arrivé sur place vers midi (avec nos adorables copains chiliens Felipe et Jessica), et, pour vous donner une idée, on a mangé notre curanto vers 18h (mais on a quand-même bu du vin et de la bière entre temps, parce que faut pas déconner non plus!). Le curanto était prévu pour 70 personnes.

Tout d’abord, on creuse un trou dans le sol, d’environ 1 mètre de profondeur, et on y place des pierres. Le tout est recouvert de bûches, et on fait un feu pendant des heures, jusqu’à ce que les cailloux soient cuits ! Et voilà, c’est prêt ! Non, je déconne… Les pierres ne se mangent pas… Elles vont simplement servir à chauffer la préparation…

Après avoir disposé des feuilles de rhubarbes géantes sur les côtés, on commence par vider une bassine de moules et autres coquillages.
On rajoute aussi des pommes de terres, parce qu’on est en Amérique du sud, et que rien ne se fait sans patates, c’est comme ça! Et ça fait de jolies couleurs.

Pendant de temps là, on cuit aussi d’autres animaux… pour ceux qui perdent patience.
Après les coquillages et les pommes de terres, on recouvre d’une autre couche de rhubarbe, et on balance les haricots.
Vient le tour de la viande, poulet et porc, qui vont cuire dans le trou avec le reste.
Je vous le donne en mille, on recouvre le tout de feuilles de rhubarbe, avant la prochaine couche. Peut-être d’ailleurs, que ça vous intéresserait de savoir que ce que j’appelle rhubarbe, se nomme là-bas : nalca. Voilà, comme ça, vous pourrez briller en soirée.

Tout est dedans, il ne reste plus qu’à recouvrir de nalca (si vous avez bien tout lu, vous savez que c’est comme ça qu’on appelle la rhubarbe). Et puis, pour que ça cuise davantage à l’étouffé, on met encore une bâche en plastique de couleur bleue, complètement traditionnelle.
Quand c’est prêt, on se bouscule et on s’insulte, parce que tout le monde est affamé d’avoir attendu presque 6 heures pour déguster ce putain de curanto!

Une assiette pour 2, franchement, c’est suffisant, parce que ça tient au ventre le curanto !
Pour parfaire votre éducation, sachez que le mot « curanto » vient de la langue mapuche, dont le terme « curantü » signifie « pierre chauffée par le soleil ».

Voilà, c’était la recette du cuaranto, bon appétit bien sûr !

Les crèches d’Arequipa, nos meubles et Bernard Loiseau

Une fois n’est pas coutume, voici un article qui ne vous parlera pas de voyage, ne vous montrera pas de photos de paysages qui déchirent tout, ne vous racontera pas d’aventure rocambolesque, sinon une aventure humaine formidable : la rencontre avec des enfants défavorisés d’Arequipa.
Attention, ici pas de trémolos dans la voix (ou dans l’écriture), pas d’apitoiement, pas de sensationnel pour TF1, mais la mise en lumière de personnalités positives et combattantes, les personnalités engagées auprès de l’association « Crèche d’Arequipa ».

Crèche de Lara, décembre 2012

Crèche de Lara, décembre 2012

Notre rencontre avec cette association, c’est tout d’abord notre rencontre avec Annie. Voici déjà plusieurs mois que nous nous faisons materner par notre petit groupe d’amis français à Arequipa, passons de joyeuses soirées bien arrosées, échangeons des bouquins discutons à bâtons rompus tous ensemble.
Annie fait à présent partie de nos meubles au Pérou, ce genre de meuble qui va vraiment nous manquer lorsque nous rentrerons en France (et non, on ne sait toujours pas quand!).
C’est ainsi, qu’elle nous a ouvert les portes de l’association qu’elle a fondée il y a maintenant près de 30 ans. Une association venant en aide aux femmes péruviennes en difficulté en prenant soin de leurs enfants afin que ces dernières puisse aller travailler en toute sérénité.
Cela commença en 1983, avec une très petite structure, où l’on ne pouvait garder qu’une dizaine d’enfants. Aujourd’hui, ce sont 350 familles qui confient leur progéniture aux bons soins de l’association. Ces petits bouts de chou sont répartis entre deux structures, l’une en plein centre ville, la crèche Llosa, et l’autre plus en périphérie, la crèche Lara. Ces derniers bâtiments sont même pourvu d’une école primaire et maternelle, accueillant ainsi des enfants de 0 à 12 ans!

Visuel pour dîner français

Visuel pour dîner français

Les crèches fonctionnent en fait grâce à deux associations jumelles : Crèche d’Arequipa, côté français, et Cuna amistad peruano-francesa, côté péruvien. Plus de 450 parrains-donateurs en France assurent leur subsistance grâce à leurs dons. Mais voilà, la crise aidant et l’Euro se dévaluant, les temps deviennent difficiles pour tenir le budget (à noter que moins de 4% de ce budget est nécessaire aux frais de fonctionnement de ces associations, et que celles-ci ont reçu au cours des années des prix récompensant la transparence de leur gestion).
C’est ainsi que j’en reviens à Annie, qui, avec l’idée de récolter de l’argent, pris la décision d’organiser un repas français au profit des crèches. Ni une ni deux, nous sommes officiellement désignés responsables de la communication, ce qui consiste en fait à réaliser des invitations, une mini-page web de l’évènement, ainsi que des calendriers destinés à la vente.

Crèche de Lara, décembre 2012

Crèche de Lara, décembre 2012

Notre autre meuble important, Monique (qui est aussi, accessoirement, consule honoraire) sera en charge de la majorité du repas, autrement dit, chef gastronomique!
Et quelle gastronomie… un bœuf bourguignon est prévu, façon Bernard Loiseau s’il vous plait!
C’est comme ça qu’un beau matin, Annie nous emmena, Monique et moi-même, faire la tournée des crèches, afin de voir quand-même de quoi il retournait avant de s’investir dans le projet .
Guidées par les géniales Susana et Amelia, les directrices, c’est peu dire que nous avons été émues face à ces superbes gosses, joyeux et câlins qui nous ont fait un accueil formidable. Chaque classe, (et il y en a beaucoup, je rappelle, entre 0 et 12 ans, multiplié par deux crèches), nous avait préparé une petite histoire, chanson ou contine selon les niveaux, on a eu le droit, par exemple à « savez-vous planter des choux… », parce que oui, en plus ils apprennent le français!
Nous avons eu là un spectacle d’enfants épanouis et gais… Quand je pense que certains arrivent ici dans un état de dénutrition avancé, avec des mamans au bout du rouleau… quand je pense qu’il y a une liste d’attente super longue, de familles en détresse… Pas d’hésitation, nous ferons tout notre possible pour nous rendre utiles !

Monique et Annie supervisent

Monique et Annie supervisent

Voilà comment on se retrouve à éplucher 5 kilos de patates et de champignons pour préparer un bœuf bourguignon façon Bernard Loiseau pour 50 personnes ! Mais quelle équipe! Avec Nicole (autre meuble précieux) qui nous a rejoint, on papote sec de la soirée à venir, en espérant que toutes les réservations seront honorées…
Et ce fut le cas ! 51 convives se sont donc régalés vendredi dernier, le 7 décembre, dans la belle salle de restaurant de l’hôtel d’Annie et Daniel (son truculent mari). Un apéritif monstrueux (avec des petits sablés à la Magali), une entrée succulente de saumon mariné de notre talentueuse Christine nationale, le meilleur bœuf bourguignon que j’ai jamais mangé, et une goûteuse mousse au chocolat (à la Monique encore elle!).

Avec cathi et Paul, pendant le repas

Avec cathi et Paul, pendant le repas

En conclusion, nous avons récolté 2661 soles, grâce à la vente des repas, des calendriers et des boissons…l’équivalent de 800 €.
Et non, ce n’est pas énorme-énorme, mais ce fut un succès, et on n’hésitera pas à réitérer en relevant un petit peu le prix du repas (qui était à moins de 12 €).
Et la suite me direz-vous?
Vous avez déjà compris qu’un futur dîner sera certainement organisé pour la rentrée scolaire (qui ici est en mars, puisque c’est bientôt les grandes vacances péruviennes), et un site internet est en préparation (par nos bons soins bien sûr), pour soutenir l’action de l’association côté Pérou. Il sera élaboré avec l’aide des autres personnes indispensables à ce projet : Jacky, le président de l’association « crèche d’Arequipa », et Jany, la présidente de « Cuna amistad peruano-francesa ».
Si vous voulez vous informer davantage, un très bon site est déjà en place côté français : Crèche d’Arequipa
Et bien entendu, si tout ceci vous donne envie de vous impliquer davantage, n’hésitez pas à devenir parrain !

Crèche de Lara, décembre 2012

Crèche de Lara, décembre 2012

Voilà un sujet qui nous tenait à cœur de partager avec vous, parce que notre aventure dans ce merveilleux pays n’est pas seulement composée de voyages, mais surtout de nos amis (nos meubles) ici, de tout ce qu’ils nous enseignent par leurs riches expériences et de tout ce qu’ils nous apportent par leur amitié précieuse.

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Pour aider l’association et devenir parrain, vous pouvez vous rendre sur cette page : « aider l’association«  , et télécharger en pdf le bulletin de parrainage. Il suffit ensuite de l’imprimer, le remplir, et l’envoyer à cette adresse: 
« CRECHE D’AREQUIPA »  
Mairie  – 56140  PLEUCADEUC

Les Galapagos pour les nuls

Si pour vous les Galapagos évoquent des terres vierges peuplées de tortues centenaires et d’iguanes géants, préservés de toute activité humaine, vous n’êtes pas loin de la vérité ! Certes, vous avez trop regardé, à la télé, les images prises par Nicolas Hulot ou l’équipe du commandant Cousteau, mais il est vrai que le spectacle que nous offre la nature sur ces îles est tout simplement extraordinaire !

Archipel des Galapagos

Archipel des Galapagos

Pour bien comprendre – et on sait combien il est important de bien comprendre – comment un tel endroit a pu et peut encore exister, voici ce qu’il faut savoir :

Un peu d’histoire

Santa Cruz, réserve de tortues terrestres el Chato

Tortue géante centenaire

Naissance : l’archipel, situé à 1000 km des côtes équatoriennes, est constitué de 19 îles (ainsi que d’îlots et autres rochers) d’origine volcanique. La naissance remonte à 3 millions d’années – ce qui est très jeune, si si ! Alors que les continents grouillaient déjà de vie, ces îles sont apparues au milieu de l’océan sans rien dessus ! Les premiers occupants devaient pouvoir soit bien nager, soit voler sur de longues distances. On pense que des insectes, mammifères et reptiles sont arrivés sur des bouts de bois à la dérive, poussés par les vents et les courants. Les oiseaux auraient aussi transporté des larves et des graines collées à leurs ailes ou leurs pattes. Du coup, un nombre relativement restreint d’espèces est venu occuper ces bouts de terres isolés.

Découverte

ce n’est qu’au 16ème siècle que l’homme y met les pieds ! Autant dire que depuis la nuit des temps, la nature s’y est développée, isolée de tout, en toute quiétude et sans la moindre intervention humaine, d’où l’apparition de très nombreuses espèces endémiques (n’existant nulle part ailleurs), animales comme l’iguane marin ou la tortue géante, et végétales comme le cactus « opuntia echios ».

Colonisation

Pendant longtemps, les îles ne serviront que de refuge aux naufragés, ou comme point de rendez-vous des pirates et chasseurs de baleines. L’Equateur s’approprie l’archipel en 1832, mais ce n’est qu’au début du 20ème siècle que les premiers colons s’y installent, employés dans des centres pénitenciers, qui ont ensuite fermé en 1959, date à laquelle l’archipel devient un parc national en raison de son caractère unique. En même temps nait la fondation Charles Darwin dont la mission est de préserver cet écosystème qui est le premier à être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco (1978).

Temps modernes

Santa Cruz, Tortuga Bay, le pinson de Darwin

Le célèbre pinson étudié par Darwin

A propos de Charles Darwin : en 1835, il séjourne dans l’archipel pendant 5 semaines, lors d’un voyage d’études qui durera 5 ans. C’est en partie grâce à l’observation des 13 espèces de pinsons présents dans l’archipel, avec des spécificités propres à chaque île et à leurs habitudes alimentaires, que Darwin élabore sa théorie sur l’évolution des espèces et la sélection naturelle. Naturellement, c’est devenu une figure emblématique et une grande fierté pour les Galapagueños (habitants des Galapagos). En réalité, dans l’ouvrage qu’il publiera 24 ans après son passage aux Galapagos, ses références à l’archipel ne représentent pas plus d’1% du livre…

Aujourd’hui

l’archipel compte près de 30 000 habitants, et plusieurs dizaines de milliers de touristes y passent tous les ans. Cette invasion pose bien-sûr d’immenses problèmes d’ordre écologique. Malgré les efforts colossaux consentis afin de préserver ce patrimoine, on sent bien la fragilité de l’écosystème face à l’activité humaine. La pollution, la pêche marchande, l’élevage ou l’agriculture (pour ne citer que les causes principales directes) dérèglent invariablement l’environnement, intact jusque là. Les espèces étrangères apportées volontairement ou involontairement (animaux domestiques, rats, fourmis et autres nuisibles…) sont autant de nouveaux adversaires venus perturber l’équilibre de cet écosystème. C’en est au point où des mesures drastiques doivent être prises afin de préserver certaines espèces menacées d’extinction. A titre d’exemple, des centres d’élevage de tortues terrestres ont vu le jour afin de sauver l’espèce. En effet, les élevages de bovins ont tendance à piétiner les zones de nidification, tandis que chiens et chats mangent les nouveaux-nés, leur carapace étant trop fragile, ou encore les troupeaux de chèvres les privent de leur alimentation habituelle.

Fou aux pieds bleus, mascotte des Galapagos

Fou aux pieds bleus, mascotte des Galapagos

Tourisme

Entre autres mesures de protection, le tourisme est particulièrement encadré. Déjà, il est interdit d’y apporter fruits, légumes, pois, graines, etc… Par ailleurs, il n’y a qu’un nombre limité d’endroits accessibles, et la plupart ne le sont qu’avec un guide officiel, dont le rôle est autant de surveiller que de fournir des explications. Enfin, d’énormes efforts sont faits pour éveiller les consciences et prévenir les mauvaises habitudes de tout un chacun. Mais tout cela est-il suffisant ?
On peut l’espérer, car malgré tout, la nature y est encore splendide et fascinante. Les décors époustouflants de lave couverts de cactus font place à des plages de sable fin bordées de mangrove. Tout cela est bien-sûr grouillant de vie : on croise des colonies d’iguanes en se rendant à la plage, on se fait submerger par les pinsons à l’heure du casse-croûte, on côtoie les otaries faisant la sieste sur les bancs publics, on rend visite aux tortues géantes qui broutent paisiblement, et partout, des oiseaux en tout genre… On a souvent le sentiment que ces animaux vivent en harmonie avec l’homme qui partage leurs terres, jamais ils ne semblent s’inquiéter, ils auraient même tendance à s’en approcher par curiosité !
La vie sous-marine n’est pas en reste : véritable paradis pour les plongeurs, les eaux de l’archipel habritent des colonies de poissons multicolores, des tortues marines, plusieurs espèces de requins, des raies géantes, et j’en passe… Nous avons bien fait de nous procurer du matériel de snorkeling, car rien qu’avec un masque et un tuba, nous en avons pris plein la vue !

Santa Cruz, au centre d'information, on est content

Conservons ensemble notre réserve marine !

La capitale de la province des Galapagos est Puerto Baquerizo Moreno sur l’île de San Cristobal, mais c’est Puerto Ayora sur Santa Cruz la ville la plus importante par son activité touristique et économique, peut-être dû à sa position centrale. Certaines îles trop éloignées sont inaccessibles en excursion d’une journée. Pour avoir la chance de les voir, il faut donc opter pour une croisière sur plusieurs jours (et posséder un porte-monnaie bien fourni). En tombant sur une très bonne affaire, nous avons failli nous laisser tenter, avant d’envisager finalement un séjour moins organisé. Sur les 10 jours, nous en avons passé 6 sur Santa Cruz et 4 sur Isabela, profitant déjà beaucoup par nous-même de ce que ces 2 îles ont à offrir, et partant parfois en excursion pour découvrir des endroits reculés. Nous avons été largement comblés par ce séjour tellement c’est magique, et nous savourons la chance que nous avons, d’avoir pu nous y rendre et réaliser ce fantasme !

Voilà, maintenant que vous savez tout, vous êtes prêts pour les innombrables photos qui vont bientôt remplir nos colonnes, car là-bas, on a mitraillé de tous les côtés tellement c’était grandiose !

Visuel pour dîner français

Visuel pour dîner français

Les crèches fonctionnent en fait grâce à deux associations jumelles : Crèche d’Arequipa, côté français, et Cuna amistad peruano-francesa, côté péruvien. Plus de 450 parrains-donateurs en France assurent leur subsistance grâce à leurs dons. Mais voilà, la crise aidant et l’Euro se dévaluant, les temps deviennent difficiles pour tenir le budget (à noter que moins de 4% de ce budget est nécessaire aux frais de fonctionnement de ces associations, et que celles-ci ont reçu au cours des années des prix récompensant la transparence de leur gestion).
C’est ainsi que j’en reviens à Annie, qui, avec l’idée de récolter de l’argent, pris la décision d’organiser un repas français au profit des crèches. Ni une ni deux, nous sommes officiellement désignés responsables de la communication, ce qui consiste en fait à réaliser des invitations, une mini-page web de l’évènement, ainsi que des calendriers destinés à la vente.

Crèche de Lara, décembre 2012

Crèche de Lara, décembre 2012

Notre autre meuble important, Monique (qui est aussi, accessoirement, consule honoraire) sera en charge de la majorité du repas, autrement dit, chef gastronomique!
Et quelle gastronomie… un bœuf bourguignon est prévu, façon Bernard Loiseau s’il vous plait!
C’est comme ça qu’un beau matin, Annie nous emmena, Monique et moi-même, faire la tournée des crèches, afin de voir quand-même de quoi il retournait avant de s’investir dans le projet .
Guidées par les géniales Susana et Amelia, les directrices, c’est peu dire que nous avons été émues face à ces superbes gosses, joyeux et câlins qui nous ont fait un accueil formidable. Chaque classe, (et il y en a beaucoup, je rappelle, entre 0 et 12 ans, multiplié par deux crèches), nous avait préparé une petite histoire, chanson ou contine selon les niveaux, on a eu le droit, par exemple à « savez-vous planter des choux… », parce que oui, en plus ils apprennent le français!
Nous avons eu là un spectacle d’enfants épanouis et gais… Quand je pense que certains arrivent ici dans un état de dénutrition avancé, avec des mamans au bout du rouleau… quand je pense qu’il y a une liste d’attente super longue, de familles en détresse… Pas d’hésitation, nous ferons tout notre possible pour nous rendre utiles !

Monique et Annie supervisent

Monique et Annie supervisent

Voilà comment on se retrouve à éplucher 5 kilos de patates et de champignons pour préparer un bœuf bourguignon façon Bernard Loiseau pour 50 personnes ! Mais quelle équipe! Avec Nicole (autre meuble précieux) qui nous a rejoint, on papote sec de la soirée à venir, en espérant que toutes les réservations seront honorées…
Et ce fut le cas ! 51 convives se sont donc régalés vendredi dernier, le 7 décembre, dans la belle salle de restaurant de l’hôtel d’Annie et Daniel (son truculent mari). Un apéritif monstrueux (avec des petits sablés à la Magali), une entrée succulente de saumon mariné de notre talentueuse Christine nationale, le meilleur bœuf bourguignon que j’ai jamais mangé, et une goûteuse mousse au chocolat (à la Monique encore elle!).

Avec cathi et Paul, pendant le repas

Avec cathi et Paul, pendant le repas

En conclusion, nous avons récolté 2661 soles, grâce à la vente des repas, des calendriers et des boissons…l’équivalent de 800 €.
Et non, ce n’est pas énorme-énorme, mais ce fut un succès, et on n’hésitera pas à réitérer en relevant un petit peu le prix du repas (qui était à moins de 12 €).
Et la suite me direz-vous?
Vous avez déjà compris qu’un futur dîner sera certainement organisé pour la rentrée scolaire (qui ici est en mars, puisque c’est bientôt les grandes vacances péruviennes), et un site internet est en préparation (par nos bons soins bien sûr), pour soutenir l’action de l’association côté Pérou. Il sera élaboré avec l’aide des autres personnes indispensables à ce projet : Jacky, le président de l’association « crèche d’Arequipa », et Jany, la présidente de « Cuna amistad peruano-francesa ».
Si vous voulez vous informer davantage, un très bon site est déjà en place côté français : Crèche d’Arequipa
Et bien entendu, si tout ceci vous donne envie de vous impliquer davantage, n’hésitez pas à devenir parrain !

Crèche de Lara, décembre 2012

Crèche de Lara, décembre 2012

Voilà un sujet qui nous tenait à cœur de partager avec vous, parce que notre aventure dans ce merveilleux pays n’est pas seulement composée de voyages, mais surtout de nos amis (nos meubles) ici, de tout ce qu’ils nous enseignent par leurs riches expériences et de tout ce qu’ils nous apportent par leur amitié précieuse.

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Pour aider l’association et devenir parrain, vous pouvez vous rendre sur cette page : « aider l’association«  , et télécharger en pdf le bulletin de parrainage. Il suffit ensuite de l’imprimer, le remplir, et l’envoyer à cette adresse: 
« CRECHE D’AREQUIPA »  
Mairie  – 56140  PLEUCADEUC

Dans la jungle, terrible jungle amazonienne

Tout juste débarqués à Iquitos, nous prenons à peine le temps de souffler – on ne peut pas dire que les 6 jours de bateau nous ait beaucoup fatigués – et nous nous organisons pour un petit tour dans la jungle par le biais d’une agence familiale. L’agence, par le biais de son fiston, Ulysses, nous propose une forme d’éco-tourisme basé sur l’observation de la faune et de la flore de la forêt primaire – comme ils l’appellent – autrement-dit, la partie sauvage. La formule nous séduit, il ne nous en fallait pas plus pour nous décider ! Aaron, l’Australien qui n’a plus d’argent ni carte bancaire, mais bien motivé pour nous accompagner, aura même droit à un traitement de faveur : payer au retour, après le week-end, le temps que sa banque active sa carte de secours.

Oh ! Des dauphins gris !

Oh ! Des dauphins gris !

Jour 1 :
le lendemain matin, nous embarquons donc sur un « rapido », les navettes rapides desservant les villages aux alentours. On remonte une partie de l’Amazone, slalomant entre les branches et troncs d’arbre, un trajet ponctué de quelques arrêts afin de retirer des branchages pris dans l’hélice. Juana, la mère d’Ulysses, nous accompagne ce matin, afin de rallier le camps. On descend au village de Tamshiyacu, pour un changement d’embarcation. Les 2 heures suivantes seront plus que pénibles (bien que nous ayons connu pire). Nous grimpons dans une barque en bois propulsée par un moteur riquiqui, sous un soleil de plomb. On nous avait annoncé 45 minutes ! Dans l’estimation des durées, le Péruvien de la jungle n’est pas meilleur que le Péruvien des montagnes ! De plus, à tour de rôle, nous écopons pour rester au sec ! Bref, après avoir remonté une nouvelle section du fleuve, nous empruntons un bras, puis bifurquons dans une petite rivière, rectiligne, où la végétation dense des 2 rives s’étale jusque sur la surface d’une eau calme. Pas de doute, nous y sommes ! Papillons, libellules et bêbêtes en tout genre nous font une haie d’honneur lorsque nous mettons enfin pied à terre.

Traversée en barquette de Lu

Traversée en barquette de Lu

Au bout d’un chemin balisé, en fait de campement, nous trouvons une maison sur pilotis dans une clairière aménagée de quelques arbres fruitiers. Nous visitons les lieux pendant que Juana s?attèle directement au fourneau : quelques briques, un feu de bois et une grille pour poser les casseroles, c’est sommaire mais ça marche très bien ! Pendant 3 jours, notre cuisinière nous préparera des petits plats somptueux. Tout est en bois, et la toiture en feuilles de palmier. On a même droit à des chambres avec moustiquaires. La douche est desservie par un réservoir d’eau de pluie. Dépourvu d’électricité bien-sûr, l’endroit est éclairé par quelques lampes à pétrole. Raúl, notre guide, nous ayant rejoint pour le déjeuner, nous partons pour notre première exploration. Equipés de grosses bottes en caoutchouc pour nous protéger des serpents, nous rejoignons l’autre rive. Notre guide nous fait traverser chacun notre tour dans une barque minuscule faite pour une personne, en ramant avec sa machette, une traversée un tantinet périlleuse où le moindre mouvement brusque risque de nous faire chavirer. Raúl, un petit jeune, natif de la communauté voisine (son village s’appelle « Centro America » !), connait son coin de forêt comme sa poche. On a l’impression de progresser au hasard, la tête en l’air, afin de débusquer des bestiaux bien cachés. Il est également doté d’une vision bionique : il repère à l’oeil nu des paresseux, des iguanes ou des faucons, là où nous ne voyons que des branches ou des feuillages ! Au retour de cette balade, nous empruntons heureusement une barque de taille plus honorable qui traînait par là, comme si elle était en libre service…
Tout doux le scorpion
Tout doux le scorpion

Tout doux le scorpion

Tout doux le scorpion

La nuit tombée, des pelotons de moustiques, que je pensais déjà bien repus, nous assaillent de toute part ! Malgré les manches longues, nous nous claquons de manière répétée, comme si nous nous entraînions à danser la Macarena. Nous partons alors à la recherche de tarentules (« tarantula » en espagnol, mais en fait, ce sont des mygales) à la lumière de nos lampes frontales ! Raúl nous fait encore preuve d’un sens de l’orientation hors norme dans l’obscurité persistante. Nous débusquons sans peine quelques spécimens, ainsi que scorpion, araignée-scorpion, serpent-corail, chenilles, grenouilles, etc… Nous retrouvons le gîte comme par magie à l’heure d’un dîner délicieux bien mérité !

 

Miam miam, un piranha !

Miam miam, un piranha !

Jour 2 :
Lever à l’aube ! Nous partons pour une douce promenade en barque afin d’observer les divers oiseaux matinaux sous un beau lever de soleil ! Mon état à moitié ensommeillé ne me permet pas de retenir tous les noms de la diversité de volatiles observés… d’autant plus que je suis une quiche en ornithologie ! Le reste de la matinée est consacrée à une superbe partie de pêche aux piranhas, au menu de notre déjeuner ! Il nous font donc réussir pour assurer notre subsistance… à savoir qu’en guise d’appât nous avons utilisé des petits morceaux d’un poisson que Raúl a sorti de l’eau au harpon ! Il est décidément sacrément fortiche ce petit gars ! Le piranha n’est pas aussi dangereux qu’on le croit, pour preuve, Kelvin et Gringo, les deux chiens qui nous suivaient depuis le début de notre promenade, ont traversé le lac à la nage pour nous rejoindre, sans se faire croquer ! Nous ramenons une bonne quinzaine de prises, dont quelques bars et un gros poisson-chat ! Quelques nénuphars géants plus tard, nous nous mettons à table avec ces prédateurs grillés dans l’assiette !

Une mangue sous la pluie

Une mangue sous la pluie

L’après-midi, il est question d’aller observer des alligators Alors que nous arrivons au village de Raúl, une pluie diluvienne s’abat sur nous. On s’abrite précipitamment chez lui en attendant que ça se calme, alors que dehors, les enfants continuent à jouer de bon coeur. Nous faisons une nouvelle tentative pus tard, mais rebelote, et nous voilà trempés jusque dans nos bottes. La nuit tombe, et quelques passages délicats nous persuadent de rebrousser chemin avant la nuit noire ! Sauf Raúl évidemment, pour qui la pluie battante ne semble être qu’un détail minime. Il nous ramène, un peu déçu de ne pouvoir remplir son rôle de guide jusqu’au bout. Têtu, il nous promène en barque, profitant d’une accalmie, jusqu’à ce qu’on en trouve un, enfin (un alligator) ! En fait, nous ne voyons qu’un oeil brillant dans le noir… je le crois sur parole, allez, on rentre maintenant, je voudrais mettre des habits secs !

A la recherche de dauphins roses

A la recherche de dauphins roses

Jour 3 :
Nous partons pour une nouvelle promenade en barque, sur l’Amazone cette fois-ci, à la recherche de dauphins roses. Je reste un peu perplexe, quelles chances avons-nous d’en apercevoir plus que lors d’un trajet quelconque ? Nous longeons quelques rizières, avant d’arriver au lieu adéquat, en grognant des bruits de cochon affamé – pour imiter Raúl, qui doit s’y connaitre. On en verra bien quelques uns, furtivement, si par chance nous regardons dans la bonne direction au bon moment… mais ils restent tout aussi difficiles à photographier, il faut un vrai coup de bol ! Nous finissons en débarquant sur une plage afin de nous baigner dans les eaux de l’Amazone !

Passager clandestin

Passager clandestin

Notre séjour se terminant, nous reprenons le chemin d’Iquitos, un trajet a priori plus rapide car dans le sens du courant. C’est sans compter sur un nouveau déluge qui nous voit baisser les bâches déchirées et les retenir tant bien que mal pour nous protéger, et qui oblige même le bateau à s’arrêter un bon moment à cause des vagues soit-disant trop importantes. On repense à notre périple en Colombie, sur la mer des Caraïbes, en se disant que ces gens n’ont jamais pris la mer !

Il était un petit navire…

Partis de Arequipa le 19 octobre, après une halte à Lima, un avion nous a emmené jusqu’à Pucallpa, petite ville poussiéreuse, mais l’une des portes d’entrée pour se rendre à Iquitos, en plein cœur de la forêt amazonienne. Pour cela, il n’y a guère d’option, Iquitos n’étant pas reliée par la route au reste du pays, il faut y aller soit en avion, soit en bateau. C’est cette dernière option que nous avons choisi, connaissant les conditions spartiates de ce type de voyage nous étions curieux de les partager avec les locaux, qui eux, n’ont pas vraiment les moyens de prendre l’avion! Ce fût une expérience inoubliable.
Voici mon carnet de bord, écrit pendant le trajet sur le bateau.

Lundi 22 octobre – Pucallpa

Bienvenue à bord

Bienvenue à bord

Nous voici sur le « Pedro Martin », le bateau qui devrait nous emmener jusqu’à Iquitos. Il est exactement 17h50, et nous attendons couchés dans nos hamacs, le départ. Nous attendons depuis ce matin 9h! On nous avait dit . « Allez-y assez tôt pour pouvoir choisir un bon emplacement pour installer vos hamacs »:
C’est sûr que lorsque nous sommes montés à bord, il y avait à peine 5 personnes: 9 heures plus tard une centaine de hamacs se balancent sur le premier pont… IL SERAIT PEUT-ÊTRE TEMPS D’Y ALLER!
Durant ces longues heures d’attente, nous avons eu l’occasion de faire connaissance avec nos voisins : Roberto, un liménien en vacances, Maria, venue chercher sa maman à Pucallpa, pour l’emmener vivre avec elle et sa famille à Iquitos, et Aaron, un australien, le seul autre gringo du bateau, qui nous a demandé vers midi de surveiller ses affaires, et qui n’est toujours pas revenu…!
Avant le départ, on nous avait aussi dit qu’on arriverait dans 3 jours à destination, soit jeudi. Mais des rumeurs persistantes, relayées par nos compagnons de voyage nous incitent fortement à penser que sera plutôt vendredi. A suivre, donc!

Mardi 23 octobre – Sur l’Ucayali

Des canards à bord

Des canards à bord

Non seulement le bateau n’est pas parti hier entre 15h et 17h comme prévu, mais il n’est pas du tout parti hier!
En fait, quand toute à l’heure, à 14h, les moteurs se sont mis en route, j’ai cru rêver! du coup, on peut dire qu’on a déjà fait 30 heures de bateau sans que ce dernier ne largue les amarres!
Et on n’a toujours pas compris la raison de ce retard. J’imagine des usagers de la SNCF à la place des patients (fatalistes?) péruviens… Ça aurait été la mutinerie sur le Pedro Martin! Mais bon, nous sommes finalement partis, et ça remplit de joie notre fin d?après-midi. Il est maintenant 17h30, et on profite du soleil couchant sur le pont supérieur. L’expérience de l’embarcation indolente sur cet immense fleuve Ucayali, les parfums de la forêt primaire toute proche… c’est sensationnel! Ça valait le coup d’attendre!
A noter que notre voisin l’australien a repointé son petit nez retroussé vers midi.. Soit 24h après nous avoir indiqué qu’il partait faire un petit tour… Bien sûr, entre temps, nous nous étions inquiétés et avions prévenu le capitaine de son absence plutôt suspecte! le fin mot de l’histoire, c’est qu’il est resté à picoler sur le port, et que la nuit venue, il s’est endormi dans la rue! A son retour, c’est dépouillé de son argent, carte de crédit, passeport, et même de ses chaussures qu’il est revenu, mais avec une belle gueule de bois! Ah, ces gringos!

Mercredi 24 octobre – Sur l’Ucayali

Le déluge

Le déluge

Hier soir, on ne nous a même pas servi à manger, alors qu’on avait quand-même quitté Pucallpa dans l?après-midi.
Mais bref, ça ne nous a pas empêché de dormir… jusqu’au moment où l’administrateur du bateau a choisi de contrôler les billets… à 1h du mat’ ! C’est pas comme s’il n’avait pas eu le temps avant pourtant! Ce main, on a fait la queue comme des prisonniers pour avoir le droit de remplir notre gamelle d’avoine, notre petit déjeuner bienvenu après la diète d’hier soir.
Après une balade sur le pont supérieur, on s’est aperçu que la barrière de la passerelle avait été défoncée pendant la nuit (par un arbre ?)`sans doute à cause d’une mauvaise manœuvre lors d’un halte: En tous cas, on ne s’est rendu compte de rien!
A midi, certains passagers ont débarqué à Cotamana, leur destination finale, ça nous a fait un peu de place dans notre immense dortoir: Roberto, notre voisin liménien en a profité pour faire une petite promenade à terre, manque de bol pour lui, pour une fois, le capitaine qui lui avait annoncé 1 heure d’escale, était en avance, et une demi-heure plus tard, nous quittions Cotamana… sans Roberto… qui a dû payer 40 soles une barque à moteur pour nous rattraper !
45 minutes plus tard, une pluie diluvienne se déchainait sur nous… pluie qui ne s’est toujours pas arrêtée à l´heure qu’il est (16h30).

Jeudi 25 octobre – Sur l’Ucayali

Le soleil se couche

Le soleil se couche

Ce matin, après une nuit frisquette, il s’est quand-même arrêté de pleuvoir. Le ciel est tout de même resté couvert toute la journée, ce qui rendait l’atmosphère plus fraiche, moins étouffante… Ce qui était ma foi bien agréable !
Au petit déjeuner : riz au lait
Au déjeuner : riz au poulet
Au dîner : Soupe de riz
Je repense à Pauline imitant un enfant chinois devant son bol : « Encore du riz !!! »
J’ai l’impression que le cuistot s’inquiète de notre transit… Petit plaisir quand ce matin, un péruvien est venu nous mendier un médicament contre la diarrhée ! C’est avec un grand plaisir que nous lui avons offert un SMECTA… Le gringo qui soigne le natif contre la turista!!!
Sinon, les journées s’écoulent paisiblement entre lecture et promenades sur le pont, où nous profitons en fin de journée de couchers de soleil somptueux accompagnés d’effluves du bois coupé que nous transportons sur l’embarcation et des parfums de la jungle qui nous entoure. Nous apprécions énormément ce voyage…
Vendredi 26 octobre – Sur l’Ucayali

Escale à Requena

Escale à Requena

Aujourd’hui, j’ai vu un dauphin rose !!! Et oui, après une journée quasiment comme les autres, quoique extrêmement chaude nous avons fait une halte au petit village de Requena, vers 16h… Et là… j’ai vu un dauphin rose!!! Malheureusement, impossible de réussir à le photographier…
Fin d’après.midi toujours aussi exquise sur le pont supérieur, au soleil couchant, à discuter avec nos compagnons de voyage péruviens. Bon, la conversation a porté principalement vers la religion, à savoir, les différences entre catholiques et évangélistes. Ils sont plutôt évangélistes dans ce coin apparemment. Quand on m’a demandé si je croyais en dieu, je n’ai pas osé dire que j’étais athée intégriste… J’ai juste dit : « Hum, je ne sais pas, j’ai des doutes ! »…
Sinon, on est censé arriver demain vers midi à Iquitos… Où on se délectera, aussitôt débarqués, d’une bonne bière fraîche… C’est dit !

Arivée à Iquitos

Arivée à Iquitos

Finalement, nous sommes bien arrivés samedi 27 octobre à Iquitos, vers 14h.
Au total, nous avons passé 6 journées sur le Pedro Martin, vu 4 couchers de soleil depuis le fleuve (et oui, on a eu un soir de pluie !), lu 5 livres à nous deux, dormi environ 72 heures, mangé au moins 2 kilos de riz chacun (aucun smecta) et bu 0 bière.