Vers le début du Xème siècle, alors que le monde andin est morcelé d’une multitude de seigneuries, émerge le royaume de Chimu, sur la côte nord du Pérou, dans la zone d’influence Mochica.
Les ruines de Chan Chan constituent le principal témoin de cette civilisation et l’un des sites archéologiques les plus importants de culture précolombienne.
La cité de Chan Chan, fut construite vers l’an 900, en adobe. Elle devait atteindre environ 20km² et sa population est estimée à près de 80 000 personnes à son apogée.
La ville était entourée d’immenses étendues de terres irriguées par des canaux et des aqueducs, assurant ainsi la subsistance des habitants.
A l’intérieur, on trouvait des temples, des palais, des entrepôts, des habitations, des places, des ateliers d’artisans, des marchés, ainsi qu’un vaste réservoir d’eau potable alimenté par la nappe phréatique.
A partir du XIVème siècle, l’état Chimu soumet les ethnies des vallées voisines. Son expansion est telle qu’elle commence à se heurter, par le sud et l’est, à l’impérialisme inca, qui finalement, allait être fatal aux chimus. Ils furent conquis par les incas en 1470. Ces derniers détournèrent et obstruèrent les canaux reliant la cité au fleuve afin d’obtenir la capitulation.
Les souverains chimus vivaient dans le luxe, comme en témoignent les céramiques finement décorées et les riches parures d’or, d’argent et de cuivre retrouvées dans les sépultures.
Contrairement aux incas, ils considéraient le soleil comme néfaste, certainement en raison de la chaleur destructrice qui régnait dans le désert où ils vivaient.
Du coup, ils vénéraient la lune, à laquelle ils sacrifiaient des enfants (entre autres), et restaient liés à la mer, comme en témoignent tant d’éléments décoratifs de Chan Chan.
On peut y admirer des motifs récurrents d’animaux marins (loutres de mer, pélicans, poissons), de filets de pêche, de vagues.
Le palais de Tschudi est la seule structure de Chan Chan à avoir été complètement restaurée et ouverte à la visite.
La cité de Chan Chan fut décrétée patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO en 1986.