Si pour vous les Galapagos évoquent des terres vierges peuplées de tortues centenaires et d’iguanes géants, préservés de toute activité humaine, vous n’êtes pas loin de la vérité ! Certes, vous avez trop regardé, à la télé, les images prises par Nicolas Hulot ou l’équipe du commandant Cousteau, mais il est vrai que le spectacle que nous offre la nature sur ces îles est tout simplement extraordinaire !
Pour bien comprendre – et on sait combien il est important de bien comprendre – comment un tel endroit a pu et peut encore exister, voici ce qu’il faut savoir :
Un peu d’histoire
Naissance : l’archipel, situé à 1000 km des côtes équatoriennes, est constitué de 19 îles (ainsi que d’îlots et autres rochers) d’origine volcanique. La naissance remonte à 3 millions d’années – ce qui est très jeune, si si ! Alors que les continents grouillaient déjà de vie, ces îles sont apparues au milieu de l’océan sans rien dessus ! Les premiers occupants devaient pouvoir soit bien nager, soit voler sur de longues distances. On pense que des insectes, mammifères et reptiles sont arrivés sur des bouts de bois à la dérive, poussés par les vents et les courants. Les oiseaux auraient aussi transporté des larves et des graines collées à leurs ailes ou leurs pattes. Du coup, un nombre relativement restreint d’espèces est venu occuper ces bouts de terres isolés.
Découverte
ce n’est qu’au 16ème siècle que l’homme y met les pieds ! Autant dire que depuis la nuit des temps, la nature s’y est développée, isolée de tout, en toute quiétude et sans la moindre intervention humaine, d’où l’apparition de très nombreuses espèces endémiques (n’existant nulle part ailleurs), animales comme l’iguane marin ou la tortue géante, et végétales comme le cactus « opuntia echios ».
Colonisation
Pendant longtemps, les îles ne serviront que de refuge aux naufragés, ou comme point de rendez-vous des pirates et chasseurs de baleines. L’Equateur s’approprie l’archipel en 1832, mais ce n’est qu’au début du 20ème siècle que les premiers colons s’y installent, employés dans des centres pénitenciers, qui ont ensuite fermé en 1959, date à laquelle l’archipel devient un parc national en raison de son caractère unique. En même temps nait la fondation Charles Darwin dont la mission est de préserver cet écosystème qui est le premier à être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco (1978).
Temps modernes
A propos de Charles Darwin : en 1835, il séjourne dans l’archipel pendant 5 semaines, lors d’un voyage d’études qui durera 5 ans. C’est en partie grâce à l’observation des 13 espèces de pinsons présents dans l’archipel, avec des spécificités propres à chaque île et à leurs habitudes alimentaires, que Darwin élabore sa théorie sur l’évolution des espèces et la sélection naturelle. Naturellement, c’est devenu une figure emblématique et une grande fierté pour les Galapagueños (habitants des Galapagos). En réalité, dans l’ouvrage qu’il publiera 24 ans après son passage aux Galapagos, ses références à l’archipel ne représentent pas plus d’1% du livre…
Aujourd’hui
l’archipel compte près de 30 000 habitants, et plusieurs dizaines de milliers de touristes y passent tous les ans. Cette invasion pose bien-sûr d’immenses problèmes d’ordre écologique. Malgré les efforts colossaux consentis afin de préserver ce patrimoine, on sent bien la fragilité de l’écosystème face à l’activité humaine. La pollution, la pêche marchande, l’élevage ou l’agriculture (pour ne citer que les causes principales directes) dérèglent invariablement l’environnement, intact jusque là. Les espèces étrangères apportées volontairement ou involontairement (animaux domestiques, rats, fourmis et autres nuisibles…) sont autant de nouveaux adversaires venus perturber l’équilibre de cet écosystème. C’en est au point où des mesures drastiques doivent être prises afin de préserver certaines espèces menacées d’extinction. A titre d’exemple, des centres d’élevage de tortues terrestres ont vu le jour afin de sauver l’espèce. En effet, les élevages de bovins ont tendance à piétiner les zones de nidification, tandis que chiens et chats mangent les nouveaux-nés, leur carapace étant trop fragile, ou encore les troupeaux de chèvres les privent de leur alimentation habituelle.
Tourisme
Entre autres mesures de protection, le tourisme est particulièrement encadré. Déjà, il est interdit d’y apporter fruits, légumes, pois, graines, etc… Par ailleurs, il n’y a qu’un nombre limité d’endroits accessibles, et la plupart ne le sont qu’avec un guide officiel, dont le rôle est autant de surveiller que de fournir des explications. Enfin, d’énormes efforts sont faits pour éveiller les consciences et prévenir les mauvaises habitudes de tout un chacun. Mais tout cela est-il suffisant ?
On peut l’espérer, car malgré tout, la nature y est encore splendide et fascinante. Les décors époustouflants de lave couverts de cactus font place à des plages de sable fin bordées de mangrove. Tout cela est bien-sûr grouillant de vie : on croise des colonies d’iguanes en se rendant à la plage, on se fait submerger par les pinsons à l’heure du casse-croûte, on côtoie les otaries faisant la sieste sur les bancs publics, on rend visite aux tortues géantes qui broutent paisiblement, et partout, des oiseaux en tout genre… On a souvent le sentiment que ces animaux vivent en harmonie avec l’homme qui partage leurs terres, jamais ils ne semblent s’inquiéter, ils auraient même tendance à s’en approcher par curiosité !
La vie sous-marine n’est pas en reste : véritable paradis pour les plongeurs, les eaux de l’archipel habritent des colonies de poissons multicolores, des tortues marines, plusieurs espèces de requins, des raies géantes, et j’en passe… Nous avons bien fait de nous procurer du matériel de snorkeling, car rien qu’avec un masque et un tuba, nous en avons pris plein la vue !
La capitale de la province des Galapagos est Puerto Baquerizo Moreno sur l’île de San Cristobal, mais c’est Puerto Ayora sur Santa Cruz la ville la plus importante par son activité touristique et économique, peut-être dû à sa position centrale. Certaines îles trop éloignées sont inaccessibles en excursion d’une journée. Pour avoir la chance de les voir, il faut donc opter pour une croisière sur plusieurs jours (et posséder un porte-monnaie bien fourni). En tombant sur une très bonne affaire, nous avons failli nous laisser tenter, avant d’envisager finalement un séjour moins organisé. Sur les 10 jours, nous en avons passé 6 sur Santa Cruz et 4 sur Isabela, profitant déjà beaucoup par nous-même de ce que ces 2 îles ont à offrir, et partant parfois en excursion pour découvrir des endroits reculés. Nous avons été largement comblés par ce séjour tellement c’est magique, et nous savourons la chance que nous avons, d’avoir pu nous y rendre et réaliser ce fantasme !
Voilà, maintenant que vous savez tout, vous êtes prêts pour les innombrables photos qui vont bientôt remplir nos colonnes, car là-bas, on a mitraillé de tous les côtés tellement c’était grandiose !
Les crèches fonctionnent en fait grâce à deux associations jumelles : Crèche d’Arequipa, côté français, et Cuna amistad peruano-francesa, côté péruvien. Plus de 450 parrains-donateurs en France assurent leur subsistance grâce à leurs dons. Mais voilà, la crise aidant et l’Euro se dévaluant, les temps deviennent difficiles pour tenir le budget (à noter que moins de 4% de ce budget est nécessaire aux frais de fonctionnement de ces associations, et que celles-ci ont reçu au cours des années des prix récompensant la transparence de leur gestion).
C’est ainsi que j’en reviens à Annie, qui, avec l’idée de récolter de l’argent, pris la décision d’organiser un repas français au profit des crèches. Ni une ni deux, nous sommes officiellement désignés responsables de la communication, ce qui consiste en fait à réaliser des invitations, une mini-page web de l’évènement, ainsi que des calendriers destinés à la vente.
Notre autre meuble important, Monique (qui est aussi, accessoirement, consule honoraire) sera en charge de la majorité du repas, autrement dit, chef gastronomique!
Et quelle gastronomie… un bœuf bourguignon est prévu, façon Bernard Loiseau s’il vous plait!
C’est comme ça qu’un beau matin, Annie nous emmena, Monique et moi-même, faire la tournée des crèches, afin de voir quand-même de quoi il retournait avant de s’investir dans le projet .
Guidées par les géniales Susana et Amelia, les directrices, c’est peu dire que nous avons été émues face à ces superbes gosses, joyeux et câlins qui nous ont fait un accueil formidable. Chaque classe, (et il y en a beaucoup, je rappelle, entre 0 et 12 ans, multiplié par deux crèches), nous avait préparé une petite histoire, chanson ou contine selon les niveaux, on a eu le droit, par exemple à « savez-vous planter des choux… », parce que oui, en plus ils apprennent le français!
Nous avons eu là un spectacle d’enfants épanouis et gais… Quand je pense que certains arrivent ici dans un état de dénutrition avancé, avec des mamans au bout du rouleau… quand je pense qu’il y a une liste d’attente super longue, de familles en détresse… Pas d’hésitation, nous ferons tout notre possible pour nous rendre utiles !
Voilà comment on se retrouve à éplucher 5 kilos de patates et de champignons pour préparer un bœuf bourguignon façon Bernard Loiseau pour 50 personnes ! Mais quelle équipe! Avec Nicole (autre meuble précieux) qui nous a rejoint, on papote sec de la soirée à venir, en espérant que toutes les réservations seront honorées…
Et ce fut le cas ! 51 convives se sont donc régalés vendredi dernier, le 7 décembre, dans la belle salle de restaurant de l’hôtel d’Annie et Daniel (son truculent mari). Un apéritif monstrueux (avec des petits sablés à la Magali), une entrée succulente de saumon mariné de notre talentueuse Christine nationale, le meilleur bœuf bourguignon que j’ai jamais mangé, et une goûteuse mousse au chocolat (à la Monique encore elle!).
En conclusion, nous avons récolté 2661 soles, grâce à la vente des repas, des calendriers et des boissons…l’équivalent de 800 €.
Et non, ce n’est pas énorme-énorme, mais ce fut un succès, et on n’hésitera pas à réitérer en relevant un petit peu le prix du repas (qui était à moins de 12 €).
Et la suite me direz-vous?
Vous avez déjà compris qu’un futur dîner sera certainement organisé pour la rentrée scolaire (qui ici est en mars, puisque c’est bientôt les grandes vacances péruviennes), et un site internet est en préparation (par nos bons soins bien sûr), pour soutenir l’action de l’association côté Pérou. Il sera élaboré avec l’aide des autres personnes indispensables à ce projet : Jacky, le président de l’association « crèche d’Arequipa », et Jany, la présidente de « Cuna amistad peruano-francesa ».
Si vous voulez vous informer davantage, un très bon site est déjà en place côté français : Crèche d’Arequipa
Et bien entendu, si tout ceci vous donne envie de vous impliquer davantage, n’hésitez pas à devenir parrain !
Voilà un sujet qui nous tenait à cœur de partager avec vous, parce que notre aventure dans ce merveilleux pays n’est pas seulement composée de voyages, mais surtout de nos amis (nos meubles) ici, de tout ce qu’ils nous enseignent par leurs riches expériences et de tout ce qu’ils nous apportent par leur amitié précieuse.