Toute bonne chose ayant une fin, il nous fallait quitter Trujillo et notre charmant hôtel colonial pour reprendre la route de Lima. J’ai donc pris le premier « quart » aux commandes de la Toyota Yaris (non, ceci n’est pas une pub) pour emmener notre petite troupe au travers des paysages désertiques de la côte nord; direction Barranca, petite ville qui nous servira d’étape pour une nuit.
A propos, les voitures au Pérou sont souvent des Toyota, Mitsubishi, Daewoo et autres japonaises ou coréennes. Parfois, il nous arrive de croiser une coccinelle – ancienne version – mais c’est tellement rare qu’on en sauterait presque de joie.
Notre voiture de location, une Toyota donc, modèle Yaris (merci Hertz pour l’upgrade – et stop les pubs !), nous aura offert un certain confort tout au long de ce road-trip, malgré la suspension un peu molle – le bas de caisse gardera quelques séquelles des nombreux ralentisseurs que nous avons dû franchir…
Nous voici donc à nouveau sur la Panamericana, avalant l’asphalte, doublant les poids-lourds, enchainant les contrôles de la policia de carreteras… si bien que nous atteignons à nouveau Chimbote, ville portuaire manquant cruellement de panneaux indicateurs, et réussissons l’exploit de nous perdre une nouvelle fois, comme à l’aller, mais dans les barrios ce coup-ci, aux rues ensablées et sinistres ! C’est en faisant profil bas que nous avons demandé notre chemin au premier quidam qui passait, très serviable au demeurant.
De retour sur la route (un gros axe nord-sud quand-même, comment a t’on pu en dévier ?), nous fonçons tantôt à 80km/h, tantôt à 70, 60, 50 ou 35 selon les diverses limitations incompréhensibles, vers la Playa Tortugas du côté de Casma. Nous profitons d’un café (instantané, comme trop souvent) bien mérité sur une petite terrasse en bord de mer. Mag ne résistera pas à l’envie de tremper les pieds dans le Pacifique… n’empêche, c’est vrai que c’est pas tous les jours…
L’arrivée à Barranca n’a pas été triste non plus – manque de panneaux de signalisation / conducteur et co-pilote distraits – par un étroit chemin de campagne, plutôt qu’une route, et les suspensions ont une fois de plus montré des signes de faiblesse… Je pense comprendre maintenant pourquoi les 4×4 sont autant prisés dans ce pays…
La ville en elle-même n’a pas d’intérêt particulier, si ce n’est qu’elle est située non-loin d’une ruine Chimu (encore de la vieille pierre !). Cet ancien temple construit en brique d’adobe et aux allures de forteresse s’élève sur 4 niveaux au milieu des champs et des cultures. C’est son architecture qui fait penser à une place forte, d’ailleurs, un chemin de ronde permet d’en faire le tour. Ce serait suite à la conquête par les Incas (encore eux) que le temple aurait été fortifié et consacré au dieu Soleil. Aujourd’hui, on y vénère plutôt l’expression murale anarchique, comme en témoigne les nombreuses inscriptions gravées sauvagement dans les parois.
Après un bon petit-déj, certes habituel – jus de fruit / infusion ou café à base de concentré / sandwich à l’œuf et saucisse, miam ! – la visite du site archéologique ne nous prendra qu’une petite partie de la matinée, nous laissant le temps d’arriver à Ancon pour midi, et sans se perdre cette fois-ci! Oui, car à l’aller, on aurait dû y passer notre première nuit, vous vous souvenez (sinon allez voir ici) ? Et bien de jour, on y voit bien plus clair, on a trouvé de suite !
Cette ancienne station balnéaire des années 50, très prisée de liméens à l’époque, a conservé son petit port de pêche, si bien qu’elle est très appréciée des pélicans aujourd’hui ! Ils sont partout ! Après l’irrésistible séance photos, on se décide pour un restaurant de la jetée… enfin, quand je dis « on se décide », on a pris le premier ! En effet, comment choisir? Le spectacle, à notre arrivée, était peu commun: imaginez une quinzaine de restaurants, sinon plus, identiques, tous alignés côte à côte sous un immense abris de plein air, proposant tous la même carte à base de poissons, de fruits de mer (et de ceviche bien-sûr), et dont les serveuses, en nous voyant, s’agitent toutes en donnant de la voix pour nous attirer à leur table plutôt que celle d’à côté !
Après cet intermède bien divertissant, nous achevons enfin notre périple dans Lima en rendant la voiture, et loupant l’accès au parking une première fois bien-sûr, sinon ce n’est pas drôle.
Une fois n’est pas coutume, et comme c’était la première fois, on se fait embobiner par le chauffeur de taxi qui nous emmenait vers l’hôtel de notre choix, et nous allons à celui qu’il propose. Pas contents ! On n’a pas de lits doubles et ils n’ont de la place que pour un soir (sur les 2 qu’on souhaite passer à Lima) ! Seulement, il fait déjà nuit, on n’est pas sûr de trouver ailleurs, et on n’a pas envie de remonter dans le taxi pour chercher. Bref, on reste, mais pas contents ! D’autant plus qu’on savait qu’il fallait se méfier… ben voilà, ça c’est fait, mais on ne nous y reprendra plus !
La capitale péruvienne est fidèle à sa réputation : brumeuse, pluvieuse, surpeuplée, polluée, bruyante, et j’en passe… c’est une ville qu’on subit, mais on ne s’y ennuie pas, je dirais même qu’on y trouve quelques perles rares, pour peu d’avoir la chance de tomber dessus. Exemple, une parade immense organisée pour le centenaire de la découverte du Machu-Pichu, avec des troupes de musiciens et danseurs en tenues traditionnelles ! Ou encore, au hasard d’une ballade un soir, en tombant sur le restaurant Astrid&Gaston, une des 50 meilleures tables au monde ! Et sinon, il faut bien avouer que le centre historique conserve quelques merveilles d’architecture coloniale !
En vrac, nous avons aussi visité un petit musée de la gastronomie péruvienne qui nous a rappelé une fois de plus qu’on mangeait bien, visité un centre commercial accroché à une falaise, pris notre premier collectivo du séjour, et vu notre premier lama lors d’une ballade sur les berges du rio Rimac…
On vous décrira plus longuement ces activités une autre fois… si on est motivé… si on trouve le temps… si le Pérou gagne la Copa America… ah non mince, ils ont perdu en demi !… Bon allez, on le fera parce que vous le valez bien, mais une autre fois… parce qu’après Lima, c’est… AREQUIPA!!!