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Huaca de la luna et céramiques mochicas

Voici les photos illustrant l’article précédant, sur la visite des pyramides Mochicas.
Comme je vous l’expliquais, il était interdit de prendre des photos dans le musée. En conséquence, les images de céramiques que vous trouverez sont, soit prises au musée de Trujillo, soit glanées sur le net (donc, ne proviennent pas forcément du site des pyramides). Certaines autres images et illustrations, sont tirées d’un livre passionnant sur la Huaca de la Luna dont nous avons fait l’acquisition, qui d’ailleurs fut un appui solide pour la rédaction de l’article sur les Mochicas.

Les fabuleuses pyramides moches

La culture Moche (ou Mochica, terme que j’emploierai pour éviter les jeux de mots à 2 soles) était un état militaire théocratique qui s’étendait de Piura à Casma sur la côte nord du Pérou.

Céramiques (musée de la Huaca de la Luna)

Céramiques (musée de la Huaca de la Luna)

Il y avait la classe dirigeante des prêtres et des guerriers, la classe urbaine constituée d’artisans et de commerçants, et enfin la classe rurale.
Les Mochicas étaient de grands bâtisseurs, avec d’excellentes compétences en irrigation (n’oublions pas qu’ils vivaient dans un désert) et sont reconnus pour leurs céramiques, considérées comme les plus délicates et harmonieuses de l’ancien Pérou.

La Huaca del Sol depuis la Huaca de la Luna

La Huaca del Sol depuis la Huaca de la Luna

La capitale de l’empire couvrait environ 1 km². Installée au flanc du Cerro Blanco, elle était dominée par deux structures monumentales : la Huaca del Sol et la Huaca de la Luna.
Ce complexe archéologique passionnant est situé à 10 kms de Trujillo. En plus des deux pyramides, on trouve un musée tout neuf, extrêmement intéressant et pourvu d’une multitude d’objets aux explications détaillées et captivantes.
L’exploitation du site est financée depuis 1991 par la fondation Backus (La plus grande brasserie du pays, propriétaire de « Arequipeña », « Cuzqueña », « Pilsen » et j’en passe!), par l’université de Trujillo et par l’état français, entre autres nombreux mécènes.

La reconstitution de la Huaca de la Luna

La reconstitution de la Huaca de la Luna

La visite du site (10 S/. par personne, soit 2.50 Euros) commence par le musée, bien sûr et enchaîne par la visite guidée de la Huaca de la Luna.
La Huaca del Sol est fermée à la visite. En effet les fouilles n’ont débutées qu’il y a 2 mois!
Ce que je peux vous dire, c’est qu’elle fut construite en adobe, sur une base rectangulaire de 230 m sur 135 et qu’elle mesure 40 m de haut. On pense que ce monument colossal était dédié à l’administration.

En face, la Huaca de la Luna tenait, elle, un rôle religieux. Plus petite, en adobe également, sa base est de 80 m sur 60 et sa hauteur de 21m.
Son nom, inventé par les colons espagnols, n’a aucun lien avec la réalité des Mochicas, qui ne vénéraient absolument pas la lune (comme les Chimus) ou le soleil (comme les Incas). Elle semble même avoir été dédiée à un dieu unique, Aï-Apaec, représenté un peu partout dans le temple.
La construction de l’édifice aurait débuté vers 100, et continué jusqu’en 700. Pourquoi tout ce temps me direz-vous bande de petits curieux? Et bien parce que, cycliquement, tous les 100 ans environ, les Mochicas en avaient marre! Ils recouvraient l’ancien temple, et en reconstruisaient un autre par-dessus (quel casse-tête pour les archéologues!).
Au final, la pyramide était constituée d’au moins cinq temples superposés!

Huaca de la luna. Coupe des différentes périodes

Huaca de la luna. Coupe des différentes périodes

La civilisation Mochica déclina doucement à partir de 800. On suppose qu’elle ne pu faire face à un enchaînement de catastrophes naturelles.
La culture Sican se développa dans la région, suivie par la civilisation Chimu.
Bien que la capitale Mochica fut abandonnée, les Chimus se réapproprièrent la Huaca de la Luna à des fins cultuelles entre 1100 et 1400.
Ce qui démontre une continuité culturelle entre Mochicas et Chimus.

Vestiges Chimus : Chan Chan, Huaca arco iris et Huaca Esmeralda

Notre plongée dans la civilisation chimu ne s’est pas limitée à la visite de Chan Chan.
Autour de Trujillo, plusieurs autres sites, plus petits, faisaient également partie du grand empire Chimu.
Dans la ville, le musée archéologique possède une jolie collection de céramiques et d’objets retrouvés pendant les fouilles de ces ruines.
Voici donc des photos de :
– Chan Chan, la majestueuse capitale de l’empire Chimu
– La Huaca arco iris : C’est un petit temple entouré d’une muraille longue de 60m sur 54m. Comme son nom l’indique, il est dédié à l’arc en ciel (symbole de pluie, donc de fertilité), qui est représenté plusieurs fois. Sous chaque arc en ciel, on aperçoit deux serpents (ou dragons) qui ont l’air de se faire des bisous, certainement une représentation des deux sexes.
– La Huaca Esmeralda : Surprenant, car situé en pleine ville, ce temple rectangulaire de 65m sur 41m, est composé de deux plates-formes et il est décoré de filets de pêche pleins de poissons (en sculptures, évidemment, pas des vrais!)

Chan Chan, la cité chimu

Vers le début du Xème siècle, alors que le monde andin est morcelé d’une multitude de seigneuries, émerge le royaume de Chimu, sur la côte nord du Pérou, dans la zone d’influence Mochica.
Les ruines de Chan Chan constituent le principal témoin de cette civilisation et l’un des sites archéologiques les plus importants de culture précolombienne.

Maquette de la partie visitable de Chan Chan

Maquette de la partie visitable de Chan Chan

La cité de Chan Chan, fut construite vers l’an 900, en adobe. Elle devait atteindre environ 20km² et sa population est estimée à près de 80 000 personnes à son apogée.

La ville était entourée d’immenses étendues de terres irriguées par des canaux et des aqueducs, assurant ainsi la subsistance des habitants.
A l’intérieur, on trouvait des temples, des palais, des entrepôts, des habitations, des places, des ateliers d’artisans, des marchés, ainsi qu’un vaste réservoir d’eau potable alimenté par la nappe phréatique.
A partir du XIVème siècle, l’état Chimu soumet les ethnies des vallées voisines. Son expansion est telle qu’elle commence à se heurter, par le sud et l’est, à l’impérialisme inca, qui finalement, allait être fatal aux chimus. Ils furent conquis par les incas en 1470. Ces derniers détournèrent et obstruèrent les canaux reliant la cité au fleuve afin d’obtenir la capitulation.

En rouge: les Chimus; En jaune : les Incas

En rouge: les Chimus; En jaune : les Incas

Bijoux chimus (Musée archéologique de Trujillo)

Bijoux chimus (Musée archéologique de Trujillo)

Les souverains chimus vivaient dans le luxe, comme en témoignent les céramiques finement décorées et les riches parures d’or, d’argent et de cuivre retrouvées dans les sépultures.
Contrairement aux incas, ils considéraient le soleil comme néfaste, certainement en raison de la chaleur destructrice qui régnait dans le désert où ils vivaient.
Du coup, ils vénéraient la lune, à laquelle ils sacrifiaient des enfants (entre autres), et restaient liés à la mer, comme en témoignent tant d’éléments décoratifs de Chan Chan.

On peut y admirer des motifs récurrents d’animaux marins (loutres de mer, pélicans, poissons), de filets de pêche, de vagues.
Le palais de Tschudi est la seule structure de Chan Chan à avoir été complètement restaurée et ouverte à la visite.
La cité de Chan Chan fut décrétée patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO en 1986.

Chan Chan

Chan Chan

Cerro Sechin

Le Cerro Sechin, locallisé dans la vallée de Casma, est l’un des plus anciens sites du Pérou (premier millénaire avant J.C.). Il a été découvert en 1937, par l’archéologue péruvien Julio C. Tello.
Situé sur le flanc d’une colline rocheuse, le site s’étend sur 50 000 m². De forme plus ou moins rectangulaire, les faces extérieures des parois qui l’entourent sont gravées de figures guerrières grandeur nature.
On peut ainsi admirer des combattants victorieux, portant vicères, bras, jambes ou têtes coupées, un tout petit peu agressifs, quoi! (cf Michael Jackson)
Un petit musée bien sommaire, mais fort sympathique nous accueille à l’entrée, surveillé par les chiens du gardien : le viringo, étonnante race canine, originaire du nord du Pérou tous pelés, avec une crête orange ou noire, leur température corporelle est de 40°!!! c’était super étonnant de les toucher!
Du coup j’en veux un…