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Santa Catalina by night

Santa Catalina, c’est la visite incoutournable d’Arequipa! C’est un lieu chatoyant, où règne une atmosphère de recueillement. Quel dépaysement comparé au chahut du centre ville!
Véritable village dans la ville, ce couvent de 20 500m², le plus grand du monde, fût fondé en 1579 et ouvert au public en 1970. Il accueillait des novices de bonne famille en échange d’une dot importante.
A l’époque de sa construction, les murs du couvent étaient blancs, de la teinte naturelle du sillar. Pourtant aujourd’hui, on se promène dans un dédale de ruelles colorées, portant le nom de villes andalouses dont les carmélites étaient issues. Une succession de cloîtres, jardins, fontaines et placettes bordées par les cellules des religieuses, dont certaines pourvues de mobilier luxueux.
Du temps de sa splendeur, du moins, de son opulence, au XVIIIe siècle, le couvent abritait plus de 500 personnes, la moitié composée de religieuses bien sûr, et l’autre moitié de leurs servantes et esclaves. Singulier enclos à femmes finalement, coupées du monde, ayant fait voeux de silence et de pauvreté, il semblerait qu’elles menaient une vie mondaine intense.
Aujourd’hui encore, une quarantaine de pensionnaires occupent une petite portion du couvent. Si elles respectent davantage que leurs prédécesseuses l’austérité des voeux prononcés, elles ne vivent plus recluses.

Canyon #2 : Cotahuasi

Après notre petit séjour dans le canyon du Colca, je m’était jurée : « Plus jamais de trek ! « , Vous savez, un peu comme après une bonne cuite, le lendemain, en pleine gueule de bois, on dit : « je ne boirai plus jamais » (perso, ça m’arrive régulièrement de me dire ça).

Retour à Cotahuasi

Retour à Cotahuasi

Pourtant, notre virée au Colca s’était révélée formidable. Les pueblos pittoresques, les habitants accueillants, les rencontres autour d’une bière… Et quels qualificatifs employer pour les paysages traversés? Splendides, majestueux… Supers chouettes quoi…!
Mais l’embêtant, c’est que pour explorer un canyon, il faut y descendre et ensuite, forcément, remonter… Et moi, monter, j’aime pas ça, ça essouffle, vous voyez, et moi, être essoufflée, j’aime pas ça, ça me gâche le panorama!
Donc, je m’étais dit : « plus jamais », en tout cas, pas tant qu’ils n’auront pas installé d’escalators.
Et puis, Ju et Bast ont débarqué ! Avec leurs corps tout musclés de randonneurs, leur philosophie toute mielleuse de sportifs avérés, et leur bouche en cœur, ils m’ont eue ! Tout en dégustant ensemble des pancakes (banane/confiture de lait), et en sirotant des piscos sour, ils ont immiscé l’idée dans nos faibles cervelles qu’on pourrait peut-être, éventuellement, un de ces jours, se payer une ch’tite balade à Cotahuasi, le canyon LE plus profond du monde (pas le 2e, hein, le 1er!!!).

Ju et Mag sur le pont

Ju et Mag sur le pont

Pour s’y rendre, nous devons parcourir les quelques 400kms qui séparent Arequipa du village de Cotahuasi, en pas moins de 10h de bus. Le trajet se déroule de nuit, et la route n’est goudronnée que sur une portion de 200kms, après, c’est de la piste! On débarque sur la Plaza de armas de Cotahuasi à 2h45, et on se prend une chambre d’hôtel pour attendre le lever du soleil (et accessoirement, pour dormir un peu). La situation du village, qui est quasiment niché au fond du canyon, est merveilleuse, les sommets nous surplombent, les parois du canyon sculptées en terrasses. Ici, pas de touristes, nous serons, tout le séjour, les seuls gringos à faire l’attraction des villageois amusés, et fiers de leur patrimoine :
Cotahuasien : -« Vous connaissez le canyon du Colca? »
Nous: -« oui »
Cotahuasien : -« Alors, c’est lequel le plus beau, Colca ou Cotahuasi? »
Nous : -« Cotahuasi, évidemment! »
Le matin, après un bon p’tit dej dans un comedor, promenade aux alentours avec visite d’un pont suspendu (ouch! c’est haut…!) en attendant le collectivo qui nous amènera à Charcana, l’endroit où commencera notre trek.
Là, encore, nous renonçons à la tente, les filles pas en top forme (Julie : mal au ventre, moi : mal à la tête) nous dormirons donc chez l’habitant!

Charcana, le cimetière

Charcana, le cimetière

Le lendemain, on entreprend une balade au dessus du village (il a fallu monter!!! pff!), pour pouvoir admirer, outre la vue depuis là-haut (3970m), un cimetière tout mignon, trois hommes carrément pompettes à 9h du mat (qui m’appelaient « gringita »), trimbalant un étrange instrument, et des peintures rupestres (promo section grande maternelle 2010?).
Après ça, c’est parti, on descend tout au fond du canyon ! Mes nouvelles chaussures de marche sont formidables : elles gardent toutes leurs semelles, et elles sont roses!
La descente jusqu’à la rivière nous prendra environ 4 h et s’avèrera, quoi qu’en dise JuBast, vraiment raide. Mais la difficulté est largement compensée par la magnificence du site (réserve naturelle protégée depuis 2005), la diversité de la végétation (surtout des cactus!), l’harmonie entre l’homme et la nature, attestée par la contemplation des cultures en terrasses, admirablement adaptées au paysage.

Charcana

Charcana

On bivouaquera sur une esplanade dominant la rivière, semée de plantes grasses et épineuses, repus de soupe chinoise lyophilisée.
On rejoindra au petit matin l’arrêt du collectivo journalier à Velinga, qui nous ramènera à Cotahuasi, et on jouera des coudes pour obtenir une place assise.
Le soir, retour à Arequipa par le bus de nuit, la tête pleine d’étoiles, déplorant de n’avoir profité de cet endroit sublime que pendant 3 jours… C’est sûr, on y retournera à Cotahuasi!