Sélectionner une page

Galapagos, Santa Cruz, sans tabou

Nos premiers jours sur Santa Cruz ont vu un temps très mitigé, les averses alternant avec quelques éclaircies en fin d’après-midi. De plus, à force de tergiverser sur la manière dont on voulait organiser notre séjour, et un peu effrayés par les tarifs pratiqués, nous n’avons effectué que quelques petites visites éparses, avant de vraiment se lancer. Néanmoins, il y a déjà beaucoup à découvrir en restant dans les environs de Puerto Ayora.

Le centre de recherche Charles Darwin

Ouvert au public, on y découvre des cultures de plantes endémiques, un élevage de tortues terrestres, ainsi que des iguanes jaunes de Sante Fe dont l’espèce est menacée. A savoir: jusqu’en juin de cette année, le centre abritait « George le solitaire », une tortue centenaire, dernière de son espèce, maintenant éteinte.

Tortuga Bay

Au bout d’un chemin qui traverse d’étonnants paysages de lave recouverte de cactus géants qui poussent comme des arbres, on débouche sur une plage d’une beauté rare. L’endroit abrite d’innombrables colonies d’iguanes marins qui passent le plus clair de leur temps à se prélasser sur les pierres chauffées par le soleil.

Las Grietas

C’est une sorte de crevasse enfermant une petite étendue d’eau, un lieu que l’on atteint au bout d’une courte promenade passant par playa escondida, encore un petit bijou de plage. A marée basse, on peut se promener assez loin dans l’eau, entouré par les poissons ! Coup de bol, on y a même croisé un petit groupe de raies évoluant dans les parages !

El Chato

La réserve de tortues terrestres est située un peu dans les hauteurs, où la végétation est abondante. Sachant qu’elles grandissent toute leur vie, et qu’elles peuvent atteindre l’age de 150 ans, certains spécimens sont gigantesques ! On pourrait passer dans leur carapace…

El Garrapatero

Encore une plage magnifique, qui doit abriter de gros bancs de poissons si on en croit les quantités de pélicans plongeant en piqué, et nous offrant un joli spectacle !

San Cristobal

C’est une île que l’on a visitée en excursion sur une journée. Le tour était splendide, mais on doit bien avouer, les visites en groupe, c’est pas notre truc ! Et les 2h30 de bateaux à l’aller comme au retour, non plus ! L’avantage, c’est que le guide avait un appareil avec un boitier étanche et qu’on a pu récupérer ses photos ! La loberia est une plage abritant des colonies d’otaries, ou lions de mer (loups de mer en espagnol : « lobos marinos »), avec leurs petits. C’est tout simplement magique de se poser sur le sable à côté d’eux, on pourrait les observer dans leur habitat naturel pendant des heures ! L’endroit, particulièrement propice au snorkling malgré une eau gelée, nous a dévoilé quelques tortues marines évoluant majestueusement parmi les bancs de poissons. Puerto Moreno semble également abriter des colonies d’otaries : quelle jubilation de les voir investir les places, les bancs, les jardins d’enfant, comme si la ville leur appartenait !

Les Galapagos pour les nuls

Si pour vous les Galapagos évoquent des terres vierges peuplées de tortues centenaires et d’iguanes géants, préservés de toute activité humaine, vous n’êtes pas loin de la vérité ! Certes, vous avez trop regardé, à la télé, les images prises par Nicolas Hulot ou l’équipe du commandant Cousteau, mais il est vrai que le spectacle que nous offre la nature sur ces îles est tout simplement extraordinaire !

Archipel des Galapagos

Archipel des Galapagos

Pour bien comprendre – et on sait combien il est important de bien comprendre – comment un tel endroit a pu et peut encore exister, voici ce qu’il faut savoir :

Un peu d’histoire

Santa Cruz, réserve de tortues terrestres el Chato

Tortue géante centenaire

Naissance : l’archipel, situé à 1000 km des côtes équatoriennes, est constitué de 19 îles (ainsi que d’îlots et autres rochers) d’origine volcanique. La naissance remonte à 3 millions d’années – ce qui est très jeune, si si ! Alors que les continents grouillaient déjà de vie, ces îles sont apparues au milieu de l’océan sans rien dessus ! Les premiers occupants devaient pouvoir soit bien nager, soit voler sur de longues distances. On pense que des insectes, mammifères et reptiles sont arrivés sur des bouts de bois à la dérive, poussés par les vents et les courants. Les oiseaux auraient aussi transporté des larves et des graines collées à leurs ailes ou leurs pattes. Du coup, un nombre relativement restreint d’espèces est venu occuper ces bouts de terres isolés.

Découverte

ce n’est qu’au 16ème siècle que l’homme y met les pieds ! Autant dire que depuis la nuit des temps, la nature s’y est développée, isolée de tout, en toute quiétude et sans la moindre intervention humaine, d’où l’apparition de très nombreuses espèces endémiques (n’existant nulle part ailleurs), animales comme l’iguane marin ou la tortue géante, et végétales comme le cactus « opuntia echios ».

Colonisation

Pendant longtemps, les îles ne serviront que de refuge aux naufragés, ou comme point de rendez-vous des pirates et chasseurs de baleines. L’Equateur s’approprie l’archipel en 1832, mais ce n’est qu’au début du 20ème siècle que les premiers colons s’y installent, employés dans des centres pénitenciers, qui ont ensuite fermé en 1959, date à laquelle l’archipel devient un parc national en raison de son caractère unique. En même temps nait la fondation Charles Darwin dont la mission est de préserver cet écosystème qui est le premier à être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco (1978).

Temps modernes

Santa Cruz, Tortuga Bay, le pinson de Darwin

Le célèbre pinson étudié par Darwin

A propos de Charles Darwin : en 1835, il séjourne dans l’archipel pendant 5 semaines, lors d’un voyage d’études qui durera 5 ans. C’est en partie grâce à l’observation des 13 espèces de pinsons présents dans l’archipel, avec des spécificités propres à chaque île et à leurs habitudes alimentaires, que Darwin élabore sa théorie sur l’évolution des espèces et la sélection naturelle. Naturellement, c’est devenu une figure emblématique et une grande fierté pour les Galapagueños (habitants des Galapagos). En réalité, dans l’ouvrage qu’il publiera 24 ans après son passage aux Galapagos, ses références à l’archipel ne représentent pas plus d’1% du livre…

Aujourd’hui

l’archipel compte près de 30 000 habitants, et plusieurs dizaines de milliers de touristes y passent tous les ans. Cette invasion pose bien-sûr d’immenses problèmes d’ordre écologique. Malgré les efforts colossaux consentis afin de préserver ce patrimoine, on sent bien la fragilité de l’écosystème face à l’activité humaine. La pollution, la pêche marchande, l’élevage ou l’agriculture (pour ne citer que les causes principales directes) dérèglent invariablement l’environnement, intact jusque là. Les espèces étrangères apportées volontairement ou involontairement (animaux domestiques, rats, fourmis et autres nuisibles…) sont autant de nouveaux adversaires venus perturber l’équilibre de cet écosystème. C’en est au point où des mesures drastiques doivent être prises afin de préserver certaines espèces menacées d’extinction. A titre d’exemple, des centres d’élevage de tortues terrestres ont vu le jour afin de sauver l’espèce. En effet, les élevages de bovins ont tendance à piétiner les zones de nidification, tandis que chiens et chats mangent les nouveaux-nés, leur carapace étant trop fragile, ou encore les troupeaux de chèvres les privent de leur alimentation habituelle.

Fou aux pieds bleus, mascotte des Galapagos

Fou aux pieds bleus, mascotte des Galapagos

Tourisme

Entre autres mesures de protection, le tourisme est particulièrement encadré. Déjà, il est interdit d’y apporter fruits, légumes, pois, graines, etc… Par ailleurs, il n’y a qu’un nombre limité d’endroits accessibles, et la plupart ne le sont qu’avec un guide officiel, dont le rôle est autant de surveiller que de fournir des explications. Enfin, d’énormes efforts sont faits pour éveiller les consciences et prévenir les mauvaises habitudes de tout un chacun. Mais tout cela est-il suffisant ?
On peut l’espérer, car malgré tout, la nature y est encore splendide et fascinante. Les décors époustouflants de lave couverts de cactus font place à des plages de sable fin bordées de mangrove. Tout cela est bien-sûr grouillant de vie : on croise des colonies d’iguanes en se rendant à la plage, on se fait submerger par les pinsons à l’heure du casse-croûte, on côtoie les otaries faisant la sieste sur les bancs publics, on rend visite aux tortues géantes qui broutent paisiblement, et partout, des oiseaux en tout genre… On a souvent le sentiment que ces animaux vivent en harmonie avec l’homme qui partage leurs terres, jamais ils ne semblent s’inquiéter, ils auraient même tendance à s’en approcher par curiosité !
La vie sous-marine n’est pas en reste : véritable paradis pour les plongeurs, les eaux de l’archipel habritent des colonies de poissons multicolores, des tortues marines, plusieurs espèces de requins, des raies géantes, et j’en passe… Nous avons bien fait de nous procurer du matériel de snorkeling, car rien qu’avec un masque et un tuba, nous en avons pris plein la vue !

Santa Cruz, au centre d'information, on est content

Conservons ensemble notre réserve marine !

La capitale de la province des Galapagos est Puerto Baquerizo Moreno sur l’île de San Cristobal, mais c’est Puerto Ayora sur Santa Cruz la ville la plus importante par son activité touristique et économique, peut-être dû à sa position centrale. Certaines îles trop éloignées sont inaccessibles en excursion d’une journée. Pour avoir la chance de les voir, il faut donc opter pour une croisière sur plusieurs jours (et posséder un porte-monnaie bien fourni). En tombant sur une très bonne affaire, nous avons failli nous laisser tenter, avant d’envisager finalement un séjour moins organisé. Sur les 10 jours, nous en avons passé 6 sur Santa Cruz et 4 sur Isabela, profitant déjà beaucoup par nous-même de ce que ces 2 îles ont à offrir, et partant parfois en excursion pour découvrir des endroits reculés. Nous avons été largement comblés par ce séjour tellement c’est magique, et nous savourons la chance que nous avons, d’avoir pu nous y rendre et réaliser ce fantasme !

Voilà, maintenant que vous savez tout, vous êtes prêts pour les innombrables photos qui vont bientôt remplir nos colonnes, car là-bas, on a mitraillé de tous les côtés tellement c’était grandiose !

Visuel pour dîner français

Visuel pour dîner français

Les crèches fonctionnent en fait grâce à deux associations jumelles : Crèche d’Arequipa, côté français, et Cuna amistad peruano-francesa, côté péruvien. Plus de 450 parrains-donateurs en France assurent leur subsistance grâce à leurs dons. Mais voilà, la crise aidant et l’Euro se dévaluant, les temps deviennent difficiles pour tenir le budget (à noter que moins de 4% de ce budget est nécessaire aux frais de fonctionnement de ces associations, et que celles-ci ont reçu au cours des années des prix récompensant la transparence de leur gestion).
C’est ainsi que j’en reviens à Annie, qui, avec l’idée de récolter de l’argent, pris la décision d’organiser un repas français au profit des crèches. Ni une ni deux, nous sommes officiellement désignés responsables de la communication, ce qui consiste en fait à réaliser des invitations, une mini-page web de l’évènement, ainsi que des calendriers destinés à la vente.

Crèche de Lara, décembre 2012

Crèche de Lara, décembre 2012

Notre autre meuble important, Monique (qui est aussi, accessoirement, consule honoraire) sera en charge de la majorité du repas, autrement dit, chef gastronomique!
Et quelle gastronomie… un bœuf bourguignon est prévu, façon Bernard Loiseau s’il vous plait!
C’est comme ça qu’un beau matin, Annie nous emmena, Monique et moi-même, faire la tournée des crèches, afin de voir quand-même de quoi il retournait avant de s’investir dans le projet .
Guidées par les géniales Susana et Amelia, les directrices, c’est peu dire que nous avons été émues face à ces superbes gosses, joyeux et câlins qui nous ont fait un accueil formidable. Chaque classe, (et il y en a beaucoup, je rappelle, entre 0 et 12 ans, multiplié par deux crèches), nous avait préparé une petite histoire, chanson ou contine selon les niveaux, on a eu le droit, par exemple à « savez-vous planter des choux… », parce que oui, en plus ils apprennent le français!
Nous avons eu là un spectacle d’enfants épanouis et gais… Quand je pense que certains arrivent ici dans un état de dénutrition avancé, avec des mamans au bout du rouleau… quand je pense qu’il y a une liste d’attente super longue, de familles en détresse… Pas d’hésitation, nous ferons tout notre possible pour nous rendre utiles !

Monique et Annie supervisent

Monique et Annie supervisent

Voilà comment on se retrouve à éplucher 5 kilos de patates et de champignons pour préparer un bœuf bourguignon façon Bernard Loiseau pour 50 personnes ! Mais quelle équipe! Avec Nicole (autre meuble précieux) qui nous a rejoint, on papote sec de la soirée à venir, en espérant que toutes les réservations seront honorées…
Et ce fut le cas ! 51 convives se sont donc régalés vendredi dernier, le 7 décembre, dans la belle salle de restaurant de l’hôtel d’Annie et Daniel (son truculent mari). Un apéritif monstrueux (avec des petits sablés à la Magali), une entrée succulente de saumon mariné de notre talentueuse Christine nationale, le meilleur bœuf bourguignon que j’ai jamais mangé, et une goûteuse mousse au chocolat (à la Monique encore elle!).

Avec cathi et Paul, pendant le repas

Avec cathi et Paul, pendant le repas

En conclusion, nous avons récolté 2661 soles, grâce à la vente des repas, des calendriers et des boissons…l’équivalent de 800 €.
Et non, ce n’est pas énorme-énorme, mais ce fut un succès, et on n’hésitera pas à réitérer en relevant un petit peu le prix du repas (qui était à moins de 12 €).
Et la suite me direz-vous?
Vous avez déjà compris qu’un futur dîner sera certainement organisé pour la rentrée scolaire (qui ici est en mars, puisque c’est bientôt les grandes vacances péruviennes), et un site internet est en préparation (par nos bons soins bien sûr), pour soutenir l’action de l’association côté Pérou. Il sera élaboré avec l’aide des autres personnes indispensables à ce projet : Jacky, le président de l’association « crèche d’Arequipa », et Jany, la présidente de « Cuna amistad peruano-francesa ».
Si vous voulez vous informer davantage, un très bon site est déjà en place côté français : Crèche d’Arequipa
Et bien entendu, si tout ceci vous donne envie de vous impliquer davantage, n’hésitez pas à devenir parrain !

Crèche de Lara, décembre 2012

Crèche de Lara, décembre 2012

Voilà un sujet qui nous tenait à cœur de partager avec vous, parce que notre aventure dans ce merveilleux pays n’est pas seulement composée de voyages, mais surtout de nos amis (nos meubles) ici, de tout ce qu’ils nous enseignent par leurs riches expériences et de tout ce qu’ils nous apportent par leur amitié précieuse.

———————————————
Pour aider l’association et devenir parrain, vous pouvez vous rendre sur cette page : « aider l’association«  , et télécharger en pdf le bulletin de parrainage. Il suffit ensuite de l’imprimer, le remplir, et l’envoyer à cette adresse: 
« CRECHE D’AREQUIPA »  
Mairie  – 56140  PLEUCADEUC

Mancora, plage et cocotiers

Sur notre trajet vers l’Equateur, nous avons fait une halte à Mancora, une petite ville balnéaire, sur la côte (c’est logique) nord du pays, à quelques heures de la frontière. Ancien village de pêcheur, c’est un lieu qui vit aujourd’hui essentiellement grâce au tourisme. Le soleil, les belles plages et de bonnes vagues attirent les adeptes de farniente et sports nautiques (surf et kite). Du coup, les hôtels et restaurants à 2 pas de la plage poussent comme des champignons depuis quelques années.

C’est plutôt l’aspect farniente qui a motivé notre étape, et nous avons donc dégoté un petit hôtel, l’hospedaje Guacamayo, tout charmant, avec ces constructions en bambou, toits de palme, sa piscine, ses 15 chiens et son chat qui se demande ce qu’il fait là… Vous l’aurez compris, on en a profité pour se reposer et faire trempette. Toujours dans l’idée de se « ressourcer », on a aussi pris un bain de boue dans une source thermale naturelle (poza de barro), dont on a testé les vertus curatives en se faisant des masques de beauté !

Dans la jungle, terrible jungle amazonienne

Tout juste débarqués à Iquitos, nous prenons à peine le temps de souffler – on ne peut pas dire que les 6 jours de bateau nous ait beaucoup fatigués – et nous nous organisons pour un petit tour dans la jungle par le biais d’une agence familiale. L’agence, par le biais de son fiston, Ulysses, nous propose une forme d’éco-tourisme basé sur l’observation de la faune et de la flore de la forêt primaire – comme ils l’appellent – autrement-dit, la partie sauvage. La formule nous séduit, il ne nous en fallait pas plus pour nous décider ! Aaron, l’Australien qui n’a plus d’argent ni carte bancaire, mais bien motivé pour nous accompagner, aura même droit à un traitement de faveur : payer au retour, après le week-end, le temps que sa banque active sa carte de secours.

Oh ! Des dauphins gris !

Oh ! Des dauphins gris !

Jour 1 :
le lendemain matin, nous embarquons donc sur un « rapido », les navettes rapides desservant les villages aux alentours. On remonte une partie de l’Amazone, slalomant entre les branches et troncs d’arbre, un trajet ponctué de quelques arrêts afin de retirer des branchages pris dans l’hélice. Juana, la mère d’Ulysses, nous accompagne ce matin, afin de rallier le camps. On descend au village de Tamshiyacu, pour un changement d’embarcation. Les 2 heures suivantes seront plus que pénibles (bien que nous ayons connu pire). Nous grimpons dans une barque en bois propulsée par un moteur riquiqui, sous un soleil de plomb. On nous avait annoncé 45 minutes ! Dans l’estimation des durées, le Péruvien de la jungle n’est pas meilleur que le Péruvien des montagnes ! De plus, à tour de rôle, nous écopons pour rester au sec ! Bref, après avoir remonté une nouvelle section du fleuve, nous empruntons un bras, puis bifurquons dans une petite rivière, rectiligne, où la végétation dense des 2 rives s’étale jusque sur la surface d’une eau calme. Pas de doute, nous y sommes ! Papillons, libellules et bêbêtes en tout genre nous font une haie d’honneur lorsque nous mettons enfin pied à terre.

Traversée en barquette de Lu

Traversée en barquette de Lu

Au bout d’un chemin balisé, en fait de campement, nous trouvons une maison sur pilotis dans une clairière aménagée de quelques arbres fruitiers. Nous visitons les lieux pendant que Juana s?attèle directement au fourneau : quelques briques, un feu de bois et une grille pour poser les casseroles, c’est sommaire mais ça marche très bien ! Pendant 3 jours, notre cuisinière nous préparera des petits plats somptueux. Tout est en bois, et la toiture en feuilles de palmier. On a même droit à des chambres avec moustiquaires. La douche est desservie par un réservoir d’eau de pluie. Dépourvu d’électricité bien-sûr, l’endroit est éclairé par quelques lampes à pétrole. Raúl, notre guide, nous ayant rejoint pour le déjeuner, nous partons pour notre première exploration. Equipés de grosses bottes en caoutchouc pour nous protéger des serpents, nous rejoignons l’autre rive. Notre guide nous fait traverser chacun notre tour dans une barque minuscule faite pour une personne, en ramant avec sa machette, une traversée un tantinet périlleuse où le moindre mouvement brusque risque de nous faire chavirer. Raúl, un petit jeune, natif de la communauté voisine (son village s’appelle « Centro America » !), connait son coin de forêt comme sa poche. On a l’impression de progresser au hasard, la tête en l’air, afin de débusquer des bestiaux bien cachés. Il est également doté d’une vision bionique : il repère à l’oeil nu des paresseux, des iguanes ou des faucons, là où nous ne voyons que des branches ou des feuillages ! Au retour de cette balade, nous empruntons heureusement une barque de taille plus honorable qui traînait par là, comme si elle était en libre service…
Tout doux le scorpion
Tout doux le scorpion

Tout doux le scorpion

Tout doux le scorpion

La nuit tombée, des pelotons de moustiques, que je pensais déjà bien repus, nous assaillent de toute part ! Malgré les manches longues, nous nous claquons de manière répétée, comme si nous nous entraînions à danser la Macarena. Nous partons alors à la recherche de tarentules (« tarantula » en espagnol, mais en fait, ce sont des mygales) à la lumière de nos lampes frontales ! Raúl nous fait encore preuve d’un sens de l’orientation hors norme dans l’obscurité persistante. Nous débusquons sans peine quelques spécimens, ainsi que scorpion, araignée-scorpion, serpent-corail, chenilles, grenouilles, etc… Nous retrouvons le gîte comme par magie à l’heure d’un dîner délicieux bien mérité !

 

Miam miam, un piranha !

Miam miam, un piranha !

Jour 2 :
Lever à l’aube ! Nous partons pour une douce promenade en barque afin d’observer les divers oiseaux matinaux sous un beau lever de soleil ! Mon état à moitié ensommeillé ne me permet pas de retenir tous les noms de la diversité de volatiles observés… d’autant plus que je suis une quiche en ornithologie ! Le reste de la matinée est consacrée à une superbe partie de pêche aux piranhas, au menu de notre déjeuner ! Il nous font donc réussir pour assurer notre subsistance… à savoir qu’en guise d’appât nous avons utilisé des petits morceaux d’un poisson que Raúl a sorti de l’eau au harpon ! Il est décidément sacrément fortiche ce petit gars ! Le piranha n’est pas aussi dangereux qu’on le croit, pour preuve, Kelvin et Gringo, les deux chiens qui nous suivaient depuis le début de notre promenade, ont traversé le lac à la nage pour nous rejoindre, sans se faire croquer ! Nous ramenons une bonne quinzaine de prises, dont quelques bars et un gros poisson-chat ! Quelques nénuphars géants plus tard, nous nous mettons à table avec ces prédateurs grillés dans l’assiette !

Une mangue sous la pluie

Une mangue sous la pluie

L’après-midi, il est question d’aller observer des alligators Alors que nous arrivons au village de Raúl, une pluie diluvienne s’abat sur nous. On s’abrite précipitamment chez lui en attendant que ça se calme, alors que dehors, les enfants continuent à jouer de bon coeur. Nous faisons une nouvelle tentative pus tard, mais rebelote, et nous voilà trempés jusque dans nos bottes. La nuit tombe, et quelques passages délicats nous persuadent de rebrousser chemin avant la nuit noire ! Sauf Raúl évidemment, pour qui la pluie battante ne semble être qu’un détail minime. Il nous ramène, un peu déçu de ne pouvoir remplir son rôle de guide jusqu’au bout. Têtu, il nous promène en barque, profitant d’une accalmie, jusqu’à ce qu’on en trouve un, enfin (un alligator) ! En fait, nous ne voyons qu’un oeil brillant dans le noir… je le crois sur parole, allez, on rentre maintenant, je voudrais mettre des habits secs !

A la recherche de dauphins roses

A la recherche de dauphins roses

Jour 3 :
Nous partons pour une nouvelle promenade en barque, sur l’Amazone cette fois-ci, à la recherche de dauphins roses. Je reste un peu perplexe, quelles chances avons-nous d’en apercevoir plus que lors d’un trajet quelconque ? Nous longeons quelques rizières, avant d’arriver au lieu adéquat, en grognant des bruits de cochon affamé – pour imiter Raúl, qui doit s’y connaitre. On en verra bien quelques uns, furtivement, si par chance nous regardons dans la bonne direction au bon moment… mais ils restent tout aussi difficiles à photographier, il faut un vrai coup de bol ! Nous finissons en débarquant sur une plage afin de nous baigner dans les eaux de l’Amazone !

Passager clandestin

Passager clandestin

Notre séjour se terminant, nous reprenons le chemin d’Iquitos, un trajet a priori plus rapide car dans le sens du courant. C’est sans compter sur un nouveau déluge qui nous voit baisser les bâches déchirées et les retenir tant bien que mal pour nous protéger, et qui oblige même le bateau à s’arrêter un bon moment à cause des vagues soit-disant trop importantes. On repense à notre périple en Colombie, sur la mer des Caraïbes, en se disant que ces gens n’ont jamais pris la mer !