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Mompox est une petite ville coloniale située à 250 km au sud de Cartagena, dans les terres, ou plutôt sur un petit bout de terre – devrais-je dire – entouré par 2 cours d’eaux. On n’y accède qu’en barque, en traversant des bayous ou des marais grouillant de vie. A lui seul, le trajet vaudrait le détour.
D’ailleurs pour la petite anecdote, le trajet en bus jusqu’au port le plus proche nous a réservé quelques surprises : un contrôle de police obligeant la gente masculine à descendre pour une fouille au corps, les mains à plat sur la paroi… et plus tard une boite de vitesse qui lâche nous obligeant à poursuivre la route en 3ème (dur, dur pour les démarrages en côte), pour finir à pied avant de se décider pour un taxi 4×4…
Bref, c’est là que nous décidons de fêter la nouvelle année, et le cadre s’avère fabuleux ! La ville est splendide, avec ses maisons coloniales bien conservées, et ses ruelles tirées à angle droit (comme partout) ou se mêlent vélos, petits vendeurs et mototaxis.

Rapidement nous découvrons les restes d’une inondation provoquée par les récents déluges, et plus tard, des digues ceinturant la ville dont le niveau est en-dessous de celle de la rivière ! Et en observant la hauteur des trottoirs, on s’imagine sans peine que les habitants sont plutôt habituées à avoir les pieds dans l’eau… Le décor est absolument charmant, et d’ailleurs, sans surprise, l’endroit est classé au patrimoine mondial par l’UNESCO.
On s’habitue vite à l’ambiance apéro-bière-pizza sur la place de l’église où se masse la population locale à la tombée du jour. Et il n’y a pas qu’eux : la chaleur moite en fait un terrain idéal pour les moustiques, affamés, voraces, sanguinaires et sans pitié, auxquels nous feront office de buffet à volonté !
Les artisans locaux se sont spécialisés dans le rocking-chair, on en voit dans toutes les demeures (dont les portes et fenêtres restent ouvertes sur la rue) ! On passera notre tour pour le cadeau-souvenir, ce n’est pas idéal dans le sac à dos.
Le réveillon sera l’occasion de découvrir une autre coutume, plutôt répandue dans les villages colombiens : les familles confectionnent des poupées de taille humaine, bourrées de poudre et de paille, appelées « año viejo » et symbolisant l’année passée. Aux 12 coups de minuit, elles sont brûlées en pleine rue au milieu des feux d’artifice et des pétards ! L’ambiance est plutôt festive mais ça se calme rapidement, les gens préférant se retrouver en famille, et faisant la tournée des maisons, chacune équipée de sonos les unes plus grandes que les autres, parfois plus hautes que nous ! C’est une distribution de décibels à qui en veut ! Et personne n’en veut… les locaux restent paisiblement assis en cercle sur leur rocking-chair en pleine rue, dans le tintamare provenant de toute part ! Le spectacle est surprenant, mais ne nous retiendra pas toute la nuit.

C’est lors de ce petit séjour que nous apprenons la venue de Julien, un ami de Bast et Ju, qui sur un coup de tête, a décidé de s’octroyer 15 jours de vacances avec nous sur la côte Caraïbe. Rendez-vous est pris à Santa Marta, que nous devons rejoindre dés le 1er janvier. Mais oh surprise, il n’y a pas de transport prévu ce jour-là. Heureusement, nos adorables hôtes s’organisent pour nous trouver un chauffeur, et nous voilà partis en voiture particulière !