Sélectionner une page

En ballotage : Ollantytambo

En quechua, « Ollantaytambo » signifie l’auberge d’Ollantay. Et non, la ville n’est pas dédiée à notre cher président Ollanta Humala, mais à un jeune soldat inca (du nom de Ollantay donc), qui, épris de la fille de Pachacutec, souleva une rébellion, devant le refus de l’empereur à lui accorder sa main. S’étant illustré bravement en affrontant l’armée, il dut néanmoins capituler, et comme, entre temps, merveilleux hasard, Pachacutec mourut, son successeur de fils, Tupac Yupanqui, permit tout de même aux deux tourtereaux de se marier. Trop sympa!
La forteresse monumentale qui domine le village servit aussi de refuge à Manco Capac II, après la déroute de la bataille de Cuzco (expliquée ici). Il remporta une victoire significative à Ollantaytambo sur les espagnols, mais ceux-ci revinrent à la charge plus nombreux, et finalement, Manco et son armée durent prendre la fuite dans la jungle… Une victoire et une défaite pour la ville, ce qui en fait à la fois la Gergovie et l’Alésia du Pérou !
A noter pendant la visite du site, des canalisations creusées à même la roche, ses gradins colossaux, des blocs de plusieurs tonnes minutieusement ajustés, un gigantesque mur, composé de six monolithes porphyre rouge, provenant d’une carrière située à 6km de là… etc.
Sinon, Ollantaytambo, c’est aussi le terminus de la route qui mène au Machu Picchu. Arrivé là, tu marches ou tu prends le train pour atteindre la mythique citadelle. Nous, on a pris le train. A suivre au prochain épisode.

Entre deux tours : Moray

Quand on se balade dans la vallée sacrée, il y a des sites exceptionnels même si on ne s’intéresse ni à l’histoire, ni à l’architecture. Moray fait partie de cette catégorie. Parce que c’est beau. Et même, pour reprendre, la reprise de l’expression par Bast et Ju, c’est graphique. En plus, c’est une courte balade (les lieux ne sont pas gigantesques), que nous avons calé entre la visite des salinas de Maras, et Ollantaytambo.
Ces gradins concentriques, dont chacun des niveaux est irrigué par un savant système de canaux, servaient probablement de laboratoire d’expérimentation des cultures de l’empire. Les différents escaliers profitant de leur propre microclimat grâce à une position élaborée, il semblerait que l’on pouvait simuler une vingtaine conditions climatiques distinctes, et expérimenter le développement de plus de 250 espèces !
Les incas testaient ainsi les plants dans différentes conditions, pour ensuite améliorer leur agriculture à l’échelle du pays.
Sur les 3 amphithéâtres que l’on peut admirer, un seul est complètement restauré.

A noter :

  • pour circuler d’une terrasse à l’autre, un ingénieux dispositif de marches encastrées dans les murs
  • Environ 10 niveaux composent l’ensemble principal
  • chaque niveau mesure environ 2 m de hauteur

La triangulaire : Tambomachay, Puka Pukara et Q’enko

Si vous en avez marre des vieilles pierres taillées, je compatis car vous n’avez pas fini d’en voir… Après tout, c’était une véritable spécialité des Incas, et c’est à peu près tout ce qu’ils ont laissé comme héritage. Par contre, si vous êtes fans, vous allez encore vous régaler !

Avant d’arriver aux zig-zags de Sacsayhuaman, une promenade nous fait passer par 3 autres sites archéologiques :

Tambomachay

Avec ses fontaines, ses canalisations et ses bassins, ce lieu est surnommé le « bain de l’Inca ». On pense que c’était un lieu de culte où l’on vénérait l’eau, source de toute vie. Mais ça aurait pu tout aussi bien servir de salle de bain à l’Inca qui venait simplement y faire ses ablutions… d’où le surnom.

Puka Pukara

Située juste à côté de Tambomachay, cette ancienne forteresse, ou ce qu’il en reste, aurait servi de poste de contrôle, d’entrepôt ou de lieu de repos pour les voyageurs, ou encore, un peu de tout ça à la fois (explication très pratique qui met tout le monde d’accord). On y découvre encore une fois des assemblages de pierres assez improbables, ainsi qu’une vue spectaculaire sur la vallée en contre-bas.

Q’enko

Ce lieu assez insolite est constitué d’un immense bloc de calcaire taillé. Petits escaliers, couloirs et tunnels en zig-zag conduisent à un sanctuaire aménagé dessous où l’on découvre ce qui pourrait bien être un autel sacrificiel… une sorte d’immense monolithe trône sur une esplanade, on nous a expliqué que son ombre représenterait un puma, mais on n’a pas eu de soleil pour le vérifier…

On a trouvé Roswell Jacob

S’il y a énormément de sites archéologiques dans la région de Cuzco, on ne s’est pas contenté de ça, et on ne s’est pas privé pour arrêter notre bolide en cas d’envie (et en cas de grosse envie aussi).

Les condors au repos

Les condors au repos

Ainsi, sur la route rejoignant Pisac (vous vous souvenez, le mini Machu…), un perroquet perché sur le bord de la route a attiré notre attention. Comme on s’agglutinait contre la muraille pour prendre des clichés, le propriétaire des lieux, nous a ouvert les portes de son refuge ! Un refuge pour animaux en fait, abandonnés, maltraités, blessés, de contrebande, etc… on y a découvert des chats andins (en voie de disparition), des pumas, des sortes de lémuriens, des oiseaux dont je ne me souviens pas le nom, mais surtout une volière immense hébergeant 3 condors majestueux qu’ils ont fait voler en rase-motte au-dessus de nos têtes ! Un moment privilégié qu’on oubliera pas, d’ailleurs on s’est promis de retourner les voir à la première occasion !

 

Cuy roti, c'est par ici !

Cuy roti, c’est par ici !

La ville de Pisac, c’est aussi un immense marché d’artisanat, du genre à faire le bonheur d’Elvi et Françoise. Céramiques, tissage, peintures, il y a à peu près de tout ce qui se fait à la main sur les étals de la place centrale, organisés autour d’un arbre immense. La promenade est plaisante, on flâne, on discute avec les vendeurs – les prix surtout – et certains vident leur porte-monnaie…

Autre particularité des lieux : on y élève le cuy dans de véritables petits châteaux ! Particularité des-dits châteaux : ils sont adossés aux fours qui feront office de crématoriums aux châtelains ! Ambiance…

Dans le petit village de Chinchero, perché à près de 3500m d’altitude, on trouve un autre marché d’artisanat très coloré. Il attire bien quelques touristes mais il demeure un peu plus typique, voire plus sauvage, les innombrables étoffes s’étalant sur des bâches à même le sol.

Les étals

Les étals

Les dames en tenue traditionnelle pour la plupart, poursuivent leur production sur place, broderies, tissage ou autre, tout en hélant le touriste curieux : « comprame, por favooooor ! » entend-on un peu partout sur notre passage, ce que l’on traduirait par « achète chez moi, s’il te plaiiiiit ! »

On est encore reparti de là les bras chargés…

 

Les bassins de sel

Les bassins de sel

Du côté de Maras, on trouve une gigantesque exploitation de sel remontant à l’époque Inca ! Malgré cette ancienneté, le système resté en l’état, est toujours exploité aujourd’hui. Une source d’eau souterraine dépourvue de la moindre impureté et naturellement très salée vient alimenter quelques milliers de bassins étagés en terrasse (je dirais à peu près 4000, comme ça à vue de nez…), par un ingénieux réseau de canaux de distribution. L’écoulement de l’eau est parfaitement contrôlé, chaque parcelle se trouvant ainsi approvisionnée.

L’ensemble produit un décor assez stupéfiant, accroché au flanc d’une colline descendant dans une vallée de la cordillère des Andes, je vous laisse admirer.

On ne manquera pas non plus de se procurer un pochon de cet or blanc, dont on n’aura cesse de nous vanter les vertus thérapeutiques… je ne me sens pas pousser des ailes non plus, mais faut dire que je n’en prends pas à tous les repas…

Entre autres curiosités, nous nous sommes rendus à Sicuani, petite ville sans intérêt apparent, si ce n’est que non loin se trouvent des bassins d’eau naturellement chaude (40°C tout de même !). Les installations sont plutôt précaires, avec des petits geysers affleurant à même les pelouses. Les vestiaires sentant l’urine et les bassins en béton brut n’ont rien de très avenant, mais par contre quel régal d’y faire trempette à la tombée du jour, au milieu des montagnes aux sommets enneigés !

Un crâne d'ET !

Un crâne d’ET !

Andahuaylillas, bourgade charmante, est connu pour son église du XVIème siècle, surnommée la Chapelle Sixtine des Andes. Le plafond en bois et les façades intérieures sont entièrement peints, d’où le surnom, vous l’aurez compris. Malheureusement, à notre passage, l’ensemble était en pleine restauration et les photos interdites…
Autre curiosité, le petite musée pas loin est l’initiative privée d’un farfelu, qui expose des crânes déformés. On nous y explique comment l’un d’eux serait les restes d’un extra-terrestre ! Avouons que la ressemblance avec l’ami Roswell Jacob est flagrante (comprendra qui pourra…)

Sacrée vallée !

On fait une pause dans les photos de ruines et de vieilles pierres, mais on sait que vous aimez beaucoup les leçons d’histoire, donc on y reviendra vite !

Voici un pêle-mêle de tout ce que nous avons vu dans les environs de Cusco et la vallée sacrée, vous y trouverez entre autre :

  • le marché artisanal de Pisac et ses élevages de cuy dans des petits châteaux
  • un refuge pour animaux et ses condors majestueux
  • le marché artisanal de Chinchero haut en couleurs
  • les bassins salins en terrasses de Maras
  • des taureaux sur les toits des maisons !
  • les bains d’eau chaude de Sicuani

et plein d’autres petites choses…